Donald Trump diffuse devant le président sud-africain des images censées soutenir les accusations de "génocide" de fermiers blancs

Le président américain Donald Trump et le président sud-africain Cyril Ramaphosa à la Maison Blanche, le 21 mai 2025. - Jim WATSON
Donald Trump a dit mercredi vouloir des "explications" du président sud-africain Cyril Ramaphosa sur la situation des agriculteurs blancs en Afrique du Sud, victimes selon lui d'un "génocide". L'ambiance était plutôt détendue dans le Bureau ovale de la Maison Blanche lorsque, tout d'un coup, le président américain a demandé que la lumière soit éteinte avant que des vidéos ne soient diffusées sur un écran. Il a par ailleurs présenté devant son homologue des articles censés soutenir ces accusations de "génocide".
Sur l'une de ces vidéos, Julius Malema, le leader d'un parti d'opposition de gauche radicale d'Afrique du Sud, qui a réalisé 9,5% des voix aux élections l'an passé, entonne "Kill the Boer", un chant hérité de la lutte anti-apartheid, l'ex-régime de la minorité blanche.
Les Boers sont les agriculteurs descendants des premiers colons européens. Le chant est décrié en Afrique du Sud, notamment par le parti de centre droit Alliance démocratique, membre de la coalition au pouvoir, qui demande son interdiction.
"En général, ce sont des fermiers blancs qui fuient l'Afrique du Sud, et c'est une chose très triste à voir. J'espère que nous pourrons avoir une explication à ce sujet, car je sais que vous ne le souhaitez pas", a déclaré le président américain, assis aux côtés de son homologue sud-africain dans le Bureau ovale.
"Non, personne ne peut prendre de terres"
Donald Trump et Cyril Ramaphosa, accompagnés de leurs ministres et conseillers, dont Elon Musk, un proche allié du milliardaire républicain, ont regardé dans une ambiance de plus en plus tendue les images au fort volume sonore.
Une autre vidéo a ensuite été diffusée, montrant des dizaines de voitures abritant, selon Donald Trump, des "familles entières" d'agriculteurs blancs fuyant selon lui leurs terres. "Ils sont tués", a lancé le président américain.
Pretoria réfute ces accusations, alors que Washington a accueilli il y a quelques jours des Afrikaners désignés comme "réfugiés" sur son territoire.
"Non, non, non, non, personne ne peut prendre de terres", a-t-il répondu après que le président américain l'a accusé, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, d'"autoriser" ces expropriations d'agriculteurs. Cyril Ramaphosa a toutefois indiqué à l'issue de cette rencontre avec le président américain que celle-ci s'était "très bien" passée.