L'Afrique du Sud juge "regrettable" l'expulsion de son ambassadeur aux États-Unis

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio après la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à La Malbaie, au Québec, le 14 mars 2025. - SAUL LOEB
La présidence sud-africaine a jugé ce samedi 15 mars "regrettable" l'expulsion de son ambassadeur aux Etat-Unis, accusé par le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio de "haïr" Donald Trump et déclaré "persona non grata".
"La présidence a pris acte de l'expulsion regrettable de l'ambassadeur d'Afrique du Sud aux États-Unis d'Amérique, M. Ebrahim Rasool", indique un communiqué diffusé par Pretoria qui se dit "déterminée à construire une relation mutuellement bénéfique" avec Washington
Ebrahim Rasool "nourrit les tensions raciales, hait les États-Unis et hait le président" Donald Trump, a écrit Marco Rubio sur X, ajoutant que le diplomate sud-africain n'était "plus le bienvenu" à Washington et était dorénavant considéré comme "persona non grata".
Ebrahim Rasool, ambassadeur sud-africain à Washington depuis janvier 2025, avait déjà occupé ce poste dans le passé. Cette décision s'inscrit dans un contexte de durcissement des relations entre les États-Unis et l'Afrique du Sud.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a accusé Pretoria de traiter de façon "injuste" les descendants de colons européens, créant même une procédure d'asile aux États-Unis pour les "réfugiés afrikaners".
Historique de tensions
En plus de couper toute aide à l'Afrique du Sud, il avait alors décidé que les États-Unis encourageraient "la réinstallation" de ceux-ci, "fuyant la discrimination raciale encouragée par le gouvernement", selon lui.
Elon Musk, natif d'Afrique du Sud et puissant allié de Donald Trump, a également accusé le gouvernement sud-africain de discrimination envers les populations blanches.
Un autre grand point de friction entre Pretoria et Washington est la plainte pour "génocide" déposée en 2023 par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye.
En février, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré vouloir aller aux États-Unis, reconnaissant que "tout a semblé dérailler" entre lui et Donald Trump depuis un premier appel entre les deux hommes au retour du président américain au pouvoir.