"Cela ne se produira pas": le Danemark rejette les visées de Trump sur le Groenland

Un avion transportant prétendument l'homme d'affaires américain Donald Trump Jr. arrive à Nuuk, au Groenland, le 7 janvier 2025. Donald Trump Jr a effectué une visite privée au Groenland, un territoire autonome danois convoité par Trump Sr et qui espère un jour être indépendant mais reste pour l'instant dépendant de Copenhague. - AFP
Lors de son très long discours devant le Congrès américain ce mardi 4 mars, Donald Trump a répété son ambition d'annexer le Groenland "d'une manière ou d'une autre". De quoi de nouveau faire réagir le Groenland et le pays auquel cette île autonome appartient, le Danemark.
"Nous ne voulons être ni Américains ni Danois, nous sommes Groenlandais", a dit le Premier ministre du Groenland Mute Egede ce mercredi 5 mars. "Les Américains et leur chef doivent comprendre cela".
"Nous ne sommes pas à vendre et nous ne pouvons pas simplement être pris", a-t-il insisté sur Facebook, en réaction aux propos du président américain.
"Cela ne se produira pas", avait plus tôt réagi le ministre de la Défense Troels Lund Poulsen auprès de la télévision publique danoise DR, soulignant un aspect "positif" du discours de Donald Trump: la mention du respect des Groenlandais à décider de leur avenir.
"D'une manière ou d'une autre, nous l'obtiendrons"
Le président américain a en effet assuré "à l'incroyable peuple du Groenland" soutenir "fermement votre droit à déterminer votre propre avenir et, si vous le souhaitez, nous vous souhaitons la bienvenue aux États-Unis d'Amérique".
"Nous en avons vraiment besoin pour la sécurité internationale et je pense que nous allons l'obtenir. D'une manière ou d'une autre, nous l'obtiendrons", a-t-il dit dans ce premier discours de politique générale depuis son retour au pouvoir le 20 janvier.
"Nous assurerons votre sécurité, nous vous rendrons riches et, ensemble, nous mènerons le Groenland vers des sommets que vous n'auriez jamais imaginé possibles", a-t-il déclaré.
"Attention à ne pas faire toutes sortes de suppositions sur l'avenir"
Le Groenland est sous le feu des projecteurs depuis fin décembre et le souhait répété de Donald Trump d'intégrer la plus grande île arctique aux États-Unis.
Des élections législatives y sont prévues le 11 mars. "Des élections auront bientôt lieu au Groenland et je pense que tout le monde - y compris nous-mêmes - doit faire attention à ne pas faire toutes sortes de suppositions sur l'avenir" des Groenlandais, a dit mercredi le chef de la diplomatie danoise Lars Løkke Rasmussen à la télévision TV2.
Dans la même veine, Donald Trump a réitéré ses ambitions concernant le canal de Panama, le jour même de l'annonce que deux ports détenus par le géant hongkongais Hutchison vont être cédés à un consortium américain.
"Pour renforcer encore notre sécurité nationale, mon administration va reprendre le canal de Panama, et nous avons déjà commencé à le faire", a-t-il affirmé, en faisant référence à cet accord.
Donald Trump a menacé de reprendre le canal dès le jour de son investiture au motif qu'il est, selon lui, exploité par la Chine.
Que ce soit à propos du Groenland, du canal de Panama ou encore de l'imposition de tarifs douaniers, y compris contre des pays alliés et voisins comme le Canada et le Mexique, le président américain montre clairement qu'il se soucie surtout de ses intérêts.