Musk, Ukraine... Ces sujets qui divisent les républicains aux États-Unis

LE MONDE QUI BOUGE. Face au congrès, Donald Trump a exprimé sa détermination à tenir ses promesses. Unité affichée. Pourtant des divisions au sein des Républicains se font sentir.

Les démocrates en reprendraient presque du poil de la bête. La cohésion des républicains est mise à l’épreuve ces dernière semaines alors que Donald Trump n’a pas entamé le deuxième mois de son mandat.

Alors qu’est-ce qui divise précisément les MAGA? Plusieurs sujets. Le premier c’est Musk. Oui, Elon Musk est devenu un sujet à lui tout seul. Si son approche sans concession pour réduire les dépenses de l’État fédéral ravit le président américain, elle ne fait pas l’unanimité au sein du parti.

Son ultimatum lancé il y a quelques jours aux fonctionnaires fait grincer des dents. Le patron de Tesla leur a donné 48h pour justifier de leur activité. "Qu’avez-vous fait la semaine dernière?". C’est l’objet de l’e-mail qu’ils ont reçu. "Veuillez répondre en listant environ 5 tâches accomplies (…) L’absence de réponse sera considérée comme une démission". La méthode est jugée brutale voire choquante par certains qui vont même jusqu’à questionner sa légalité.

Bras de fer

Le nouveau directeur du FBI a demandé à son personnel de ne pas se conformer à la décision. Plusieurs agences fédérales font de la résistance. Kash Patel, fervent partisan de Trump, a informé son personnel que le FBI se chargerait lui-même de ces contrôles, quoi qu'en dise Musk.

"Le FBI, par l’intermédiaire du Bureau du Directeur, est responsable de tous les processus d’examen" des performances, affirme-t-il. "Veuillez ne pas répondre" à l’injonction.

Caroline Loyer : Musk, budget, Kiev... les républicains divisés - 05/03

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Une autre figure MAGA, la directrice du renseignement national, a délivré un message similaire au fonctionnaire sous son autorités.

"Étant donné la nature intrinsèquement sensible de notre travail, les employés de la communauté du renseignement ne devraient pas répondre au courrier électronique", a déclaré Tulsi Gabbard.

Elon Musk, lui, persiste et signe. Un e-mail de relance a été envoyé aux fonctionnaires. Le département d'État a demandé à nouveau à ses employés de ne pas répondre. Le bras de fer se durcit. Qui cèdera? Par sûr ce soit le patron de Tesla à qui Donald Trump a demandé d’être encore "plus agressif" au motif qu’il faut "sauver le pays".

Selon un sondage du Washington Post réalisé la semaine dernière, 49% des Américains interrogés désapprouvent l’approche d'Elon Musk, contre seulement 34% qui la soutiennent.

"Cela n’engage que lui"

L’approche de Donald Trump sur l’Ukraine divise également les républicains. Sa reprise de la rhétorique du Kremlin, la suspension de l’aide militaire, la prise à partie de Zelensky sont autant de choses qui déconcertent certains élus.

Pour le chef des républicains au Sénat, John Thune, quand Donald Trump qualifie le président ukrainien de dictateur "cela n’engage que lui". Le sénateur John Neely Kennedy désapprouve le rapprochement avec Poutine – l’incarnation du "diable" selon lui.

Autre prise de distance, celle de l’élu de l’Utah, John Curtis. S’exprimant après le vote à l’ONU sur l’Ukraine, il affirme:

Cela "nous a mis du même côté que la Russie et la Corée du Nord. Ce ne sont pas nos amis".

Enfin, Roger Wicker, figure éminente des républicains au Sénat, va jusqu’à mettre en garde le chef de l’État. Si les États-Unis se retirent, cessent de soutenir l’Ukraine, la Chine verra cela comme un signal voire "comme une opportunité" ailleurs.

La feuille de route budgétaire de Donald Trump divise également. Les républicains modérés s'inquiètent du risque électoral de sabrer dans certains programmes publics très populaires. L’administration en place ne dispose que d’une courte majorité au Sénat. Elle devra peut-être faire preuve de moins de radicalité si elle veut pouvoir mettre en œuvre ses promesses de campagne.

Caroline Loyer