"Ces héros combattaient les tyrans": la passe d'armes entre Glucksmann et la Maison blanche se poursuit

Un échange inattendu entre Raphaël Glucksmann et la Maison Blanche. L'eurodéputé a reconnu ce lundi 17 mars qu'il ne "serait tout simplement pas là si des centaines de milliers de jeunes Américains n'avaient pas débarqué" sur les plages de Normandie en juin 1944. Il a néanmoins estimé qu'à ce moment-là "l'Amérique de ces héros combattait contre les tyrans, elle ne les flattait pas".
"C'était l'ennemi du fascisme, pas l'ami de Vladimir Poutine", a aussi écrit Raphaël Glucksmann sur le réseau social. "Elle célébrait la science, et ne licenciait pas ses chercheurs pour avoir utilisé des mots interdits. Elle accueillait les persécutés et ne les prenait pas pour cibles. C'était bien loin de ce que votre président actuel fait, dit et incarne".
Le leader de Place Publique avait estimé dimanche que les Américains devaient rendre la Statue de la Liberté après avoir "basculé du côté des tyrans". Interrogée à ce sujet, la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a estimé lundi que c'est "grâce aux États-Unis que les Français aujourd'hui ne parlent pas allemand aujourd'hui". Elle a aussi déclaré que les Français "devraient être reconnaissants envers notre grand pays".
"Personne, bien sûr, ne viendra voler la Statue de la Liberté"
En réponse, Raphaël Glucksmann a assuré que l'Amérique qui a débarqué sur les côtes normandes valait "bien plus" que "la trahison de l'Ukraine et de l'Europe, que la xénophobie ou l'obscurantisme".
"C'est précisément parce que je suis pétrifié par la trahison de Donald Trump que j'ai déclaré (...) que nous pourrions symboliquement reprendre la Statue de la Liberté si votre gouvernement méprisait tout ce qu'elle symbolise à vos yeux, aux nôtres et à ceux du monde", a-t-il expliqué.
"Ce fut un signal d'alarme. Personne, bien sûr, ne viendra voler la Statue de la Liberté. La statue est à vous. Mais ce qu'elle incarne appartient à tous", a-t-il ajouté. Et si le monde libre n'intéresse plus votre gouvernement, alors nous reprendrons le flambeau, ici en Europe.
Sur X, Jean-Luc Mélenchon a estimé que la réponse de la Maison blanche est "plus inepte que la demande" de Raphaël Glucksmann. "Les USA ont toujours été les derniers mobilisés pour l'Europe. Les Soviétiques, les Anglais et la Résistance ont fait le travail. Impossible d'oublier que Henry Ford a été décoré par Hitler. D'ailleurs, comme lui, ils détruisent aujourd'hui des livres", a-t-il commenté sur le réseau social.
Symbole des États-Unis, la monumentale Statue de la Liberté, réalisée par le Français Auguste Bartholdi, a été offerte par le peuple français aux Américains, en signe d'amitié, et dévoilée le 28 octobre 1886 pour le centenaire de la Déclaration d'indépendance américaine. Elle est située à New York, sur Liberty Island, au sud de Manhattan. L'ensemble avec son socle pèse plus de 250 tonnes.