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"Ce serait absurde": l'immigré envoyé par "erreur" dans une prison du Salvador ne "sera pas renvoyé aux États-Unis"

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Face à Donald Trump dans le Bureau ovale, le président du Salvador Nayib Bukele a déclaré qu'il ne renverrait pas Kilmar Abrego García, envoyé "par erreur" dans une méga-prison.

Kilmar Abrego García ne rentrera pas chez lui. Le président américain Donald Trump et son homologue salvadorien Nayib Bukele ont affiché lundi 14 avril leur parfaite entente dans la lutte contre la criminalité organisée, le président du Salvador affirmant qu'il ne renverrait pas aux États-Unis l'immigré salvadorien expulsé "par erreur" et dont le sort connaît de nombreux rebondissements depuis un mois.

S'exprimant dans le Bureau ovale, le président américain a dénoncé la présence de "millions" d'immigrés illégalement arrivés aux États-Unis dont, selon lui, de nombreux criminels, et salué l'aide apportée par le Salvador pour y remédier.

En invoquant une loi du XVIIIème siècle, l'administration Trump a pu, ces dernières semaines, expulser sans autre forme de procès des centaines de personnes, le Salvador ayant accepté que 250 d'entre elles soient incarcérées dans leur méga-prison.

Parmi les centaines de migrants envoyés au Salvador figure Kilmar Ábrego García, un cas devenu emblématique, l'administration ayant reconnu une "erreur administrative", cet habitant du Maryland était en principe inexpulsable depuis 2019.

"Absurde"

Cet immigré salvadorien est au cœur d'un imbroglio judiciaire: la Cour suprême américaine a sommé l'administration Trump de le ramener aux États-Unis, quand celle-ci martèle qu'elle n'a plus aucun pouvoir sur son sort puisqu'il se trouve sur le sol salvadorien. Donald Trump avait pourtant déclaré que si "la Cour suprême demandait de faire revenir quelqu'un, je lui dirais de le faire. Je respecte la Cour suprême". Avant de faire volte-face.

Interrogé sur le sort de Kilmar Ábrego García par des journalistes dans le Bureau ovale lundi, Nayik Bukele a affirmé qu'il serait "absurde" de le rapatrier. "J'espère que vous ne me demandez pas de faire entrer clandestinement un terroriste aux États-Unis?", a-t-il rétorqué, dans la lignée des accusations de l'administration Trump sur l'appartenance du père de famille au gang MS-13, ce que nient sa famille et sa défense, qui pointent du doigt l'absence de preuves.

"Bien entendu, je ne vais pas faire ça. La question est absurde (...) Je n'ai pas le pouvoir de le renvoyer vers les États-Unis", a ajouté le président du Salvador devant un Donald Trump hochant la tête en signe d'accord, rapporte la presse américaine, notamment ABC News.

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Son avocat Benjamin Osorio affirme au même média avoir de "très sérieuses inquiétudes" après cette sortie du chef d'État. "Bukele fait ça parce que c'est clairement ce que Trump veut, non? Parce que s'ils ramènent [Abrego Garcia], ce sera un véritable scandale médiatique, et ce type fera la une des journaux", ajoute-t-il.

Lucie Valais avec AFP