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États-Unis: une juge exige "toutes les mesures possibles" pour le retour d'un Salvadorien expulsé à tort

Des détenus au Centre de confinement du terrorisme (Cecot), la méga-prison ouverte début février au Salvador, le 15 mars 2023.

Des détenus au Centre de confinement du terrorisme (Cecot), la méga-prison ouverte début février au Salvador, le 15 mars 2023. - EL SALVADOR'S PRESIDENCY PRESS OFFICE

Une juge fédérale américaine a ordonné à l'administration Trump de "prendre toutes les mesures possibles pour faciliter le retour aux États-Unis" d'un immigré salvadorien expulsé à tort vers le Salvador. Elle exige également, ce vendredi 11 avril, toutes les informations sur son sort.

Une juge fédérale américaine a ordonné à l'administration Trump de "prendre toutes les mesures possibles pour faciliter le retour aux États-Unis" d'un immigré salvadorien expulsé à tort vers le Salvador. Elle a exigé également que l'administration Trump lui fournisse des informations sur son sort.

Kilmar Abrego Garcia, un Salvadorien vivant dans le Maryland et marié à une Américaine, a été arrêté le 12 mars par des agents de la police de l'immigration. Il a ensuite fait partie des plus de 200 personnes expulsées le 15 mars vers le Salvador, la plupart pour appartenance présumée au gang vénézuélien Tren de Aragua, déclaré organisation "terroriste" par Washington.

L'administration Trump a ensuite reconnu en justice que son expulsion résultait d'une "erreur administrative". Un arrêté d'expulsion à son encontre avait été définitivement annulé par un tribunal fédéral en 2019. Néanmoins, elle a affirmé se trouver dans l'impossibilité d'y remédier, Kilmar Abrego Garcia étant désormais détenu dans une prison salvadorienne de haute sécurité, et a assuré qu'il faisait partie du gang salvadorien MS-13, également classé "terroriste" par les États-Unis en février.

Aucune preuve de son appartenance à un gang

Il y a une semaine, la juge fédérale Paula Xinis a balayé ces arguments, disant n'avoir pas vu de preuve de son appartenance à un gang. Elle a exigé de l'exécutif qu'il "facilite et effectue" son retour aux États-Unis le 7 avril au plus tard.

Une cour d'appel a ensuite rejeté l'appel de l'administration Trump, qui a alors saisi le lundi 7 avril la Cour suprême. Celle-ci a suspendu le jour même la décision de première instance, annulant cette échéance.

Mais la Cour à l'unanimité a donné raison à la juge Paula Xinis ce jeudi, confirmant l'obligation faite à l'exécutif de "faciliter" le transfert de la garde de Kilmar Abrego Garcia du Salvador aux autorités américaines "et de garantir que sa situation soit traitée comme elle l'aurait été s'il n'avait pas été envoyé à tort au Salvador".

Elle lui a néanmoins demandé de "clarifier" ce qu'elle entendait par "effectuer", eu égard à la "considération due au pouvoir exécutif dans la conduite des affaires étrangères".

En conséquence, la juge Paula Xinis a amendé ce jeudi soir sa décision initiale, sommant l'administration Trump de "prendre toutes les mesures possibles pour faciliter le retour de Kilmar Abrego Garcia aux États-Unis dès que possible".

Elle exige, ce vendredi, d'obtenir toutes les informations "sur la localisation actuelle et le statut sous lequel est détenu Kilmar Abrego Garcia". Ainsi que les actions prises ou envisagées par l'exécutif pour "faciliter son retour".

Expulsions : faut-il la "méthode Trump" ? – 30/01
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20:05

La magistrate a également fixé une audience sur ce dossier dans l'après-midi de ce vendredi.

LR avec AFP