BFMTV
Canada

Après avoir dévasté les Bahamas, l'ouragan Dorian s'abat sur le Canada

Dégâts causés par l'ouragan Dorian à Marsh Harbour aux Bahamas, le 7 septembre 2019

Dégâts causés par l'ouragan Dorian à Marsh Harbour aux Bahamas, le 7 septembre 2019 - Brendan Smialowski / AFP

Rétrogradé en "cyclone post-tropical très intense", l'ouragan Dorian a balayé les côtes canadiennes, et notamment la Nouvelle-Ecosse où des vents à 140 km/h ont été enregistrés.

Après avoir fait au moins 43 morts aux Bahamas et frôlé les Etats-Unis, l'ouragan Dorian, affaibli mais toujours dangereux, s'est abattu dans la nuit de samedi à dimanche sur l'est du Canada avec des vents violents, des pluies torrentielles et des vagues de près de vingt mètres.

Rétrogradé en "cyclone post-tropical très intense" par le Centre canadien de prévision des ouragans (CCPO), l'ouragan a touché terre samedi soir près de Halifax, en Nouvelle-Ecosse, où des vents de jusqu'à 140 km/h ont été mesurés. Plus de 500.000 foyers étaient privés d'électricité en Nouvelle-Ecosse, selon les autorités. Des images diffusées par les chaînes de télévision montraient les rues de Halifax, désertes, battues par le vent et une grue effondrée sur un immeuble en construction. Aucun blessé n'a été signalé.

"La sécurité des Canadiens est notre priorité absolue et nous sommes prêts à aider le Canada atlantique à la suite de cette tempête", a tweeté le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Environ 700 soldats ont été dépêchés dans les provinces de l'est canadien pour aider au rétablissement de l'électricité, au déblaiement des routes et aux opérations de secours éventuelles.

Dorian devait poursuivre sa route dimanche au-dessus de l'est canadien. Des alertes météo ont été émises pour l'Ile-du-Prince-Edouard, le Nouveau-Brunswick, l'est du Québec, Terre-Neuve et le Labrador. La dépression devrait ensuite perdre de la force et s'éloigner au-dessus de l'Atlantique nord.

Aux Bahamas, un bilan encore provisoire

Les évacuations se sont accélérées samedi aux Bahamas où les autorités ne cessent de prévenir que le bilan provisoire de 43 morts est amené à grossir "considérablement".

Les bâtiments du petit aéroport de Marsh Harbour ont souffert lorsque Dorian s'est acharné sur l'île d'Abaco avec des vents à plus de 250 km/h. Plusieurs hangars ont été soufflés par l'ouragan de catégorie 5, la plus haute, mais la piste est toujours praticable et des centaines de personnes attendaient samedi de pouvoir embarquer pour Nassau, la capitale des Bahamas.

Selon l'ONU, au moins 70.000 personnes ont besoin d'une "assistance immédiate" aux Bahamas, soit l'équivalent de la population des îles d'Abaco et de Grand Bahama, les plus durement touchées.

Les autorités de l'archipel craignent que les conditions sanitaires éprouvantes alourdissent encore un bilan humain dont elles communiquent les chiffres avec beaucoup de prudence. Il s'élevait vendredi soir à 43 morts - 35 à Abaco et huit à Grand Bahama -, mais le Premier ministre Hubert Minnis a de nouveau prévenu qu'il était susceptible de s'alourdir "considérablement".

"C'est l'une des tristes réalités auxquelles nous devons faire face dans cette sombre période", a-t-il déclaré dans un communiqué, évoquant "de nombreux disparus".

La solidarité envers les Bahamas se mettait en place à travers le monde. Un chargement du Programme alimentaire mondial de l'ONU, avec près de 15.000 repas et des tonnes d'équipement, devait arriver samedi sur les îles affectées.

La France a annoncé le déploiement, dans le cadre d'une mission européenne, de plusieurs dizaines de soldats afin de participer aux secours. Et le président américain Donald Trump a promis l'aide des Etats-Unis, dont les gardes-côtes sont déjà à l'oeuvre aux Bahamas.

Mélanie Rostagnat avec AFP