Accusé de 12 meurtres et 50 viols, la police met la main sur le tueur en série du "Golden State"

Joseph James DeAngelo, 72 ans, a été arrêté à son domicile près de Sacramento. - Justin Sullivan - Getty - AFP
40 ans que la police californienne traquait le tueur du "Golden State". Bien avant que le surnom ne lui soit attribué, les autorités ont assisté, impuissantes, à une série de viols sadiques et de meurtres qui ont répandu la terreur dans tout l'Etat. Pendant des décennies, cette série d'agressions commises dans les années 70 et 80 aux alentours de Sacramento mais aussi dans la baie de San Francisco, et tout au sud de la côte californienne, jusque dans le comté d'Orange, sont restées des énigmes.
Désormais, les autorités pensent avoir mis la main sur le tueur du "Golden State". Joseph James DeAngelo, un homme de 72 ans, a été arrêté mardi, placé en détention et inculpé pour six chefs d'accusation. Il a été arrêté, sans heurts, à son domicile, dans la banlieue de Sacramento, situé à seulement 30 minutes de route de ses premiers crimes dont le premier remonte à 1976. Le suspect, un ancien policier, aurait pu avoir agi alors qu'il portait toujours l'uniforme avant de se faire renvoyer pour un vol à l'étalage.
Pause "crackers" au moment des viols
Dans les années 70 a débuté une série de crimes, jusqu'alors irrésolue, mais liés entre eux par le mode opératoire. Le tueur entrait par effraction la nuit chez ses victimes, parfois quand la maison était vide, se cachant et se préparant. Il agressait souvent des femmes seules lorsqu'elles dormaient ou des couples, les attachant, puis violant les femmes devant leur compagnon, avant de tuer ses victimes. Ces dernières étaient âgées entre 14 et 41 ans. Il est également soupçonné d'avoir commis 120 cambriolages.
Ses crimes étaient sadiques. Les victimes ont parlé d'un homme portant des gants et un masque. Après avoir violé ses proies, l'homme n'hésitait pas à s'interrompre pour manger des crackers. Une collation qu'il accompagnant d'une tasse de thé qu'il posait sur ses victimes, terrifiées, les menaçant de les tuer s'il entendait un tintement de vaisselle. Ces crimes se sont arrêtés subitement en 1986.
Un livre relance l'enquête
"Nous avons trouvé l'aiguille dans la meule de foin et c'était juste ici à Sacramento", a reconnu Anne Marie Schubert, avocate du district de Sacramento, citée par les médias américains. L'enquête a connu un véritable tournant il y a six jours seulement. Les policiers ont réussi à relier l'ADN de Joseph James DeAngelo à des meurtres commis dans le sud de la Californie. Une correspondance a également été établie avec une série de viols recensés dans une ancienne zone minière à l'est de Sacramento, note le New York Times. A chaque fois, la description du violeur était similaire.

Une fois que les crimes se sont arrêtés, l'affaire du "Golden State" était devenue une cold case. Elle était revenue au coeur de l'actualité avec la publication d'un livre Et je disparaîtrai dans la nuit, une enquête poussée écrite par l'écrivaine américaine Michelle McNamara. Le sherif Jones a minimisé le rôle de cet ouvrage, tout en reconnaissant qu'il a entraîné un flot d'informations vers les autorités.
Le livre, paru en 2017, a été achevé par un journaliste après la mort de Michelle McNamara en avril 2016. Son époux, l'humoriste Patton Oswalt, qui s'était promis de sortir ce livre, a twitté qu'il aimerait rendre visite au meurtrier présumé: "pour lui poser les questions" auxquelles sa femme "aurait voulu le voir répondre". Beaucoup ont d'ailleurs rendu hommage à l'auteure, à l'instar du roi du thriller Stephen King ou de l'acteur Rob Lowe qui a twitté: "Félicitations Patton Oswalt, Michelle a réussi".