Venezuela: violents heurts à Caracas après l'échec du soulèvement militaire

Heurts entre partisans de Juan Guaido et forces de l'ordre à Caracas, le 1er mai 2019 - Federico Parra / AFP
De violents heurts ont opposé ce mercredi des partisans de l'opposant Juan Guaido et les forces de l'ordre à Caracas en marge des rassemblements du 1er mai, au lendemain de la tentative de soulèvement ratée d'un groupe de militaires contre le président Nicolas Maduro. Les affrontements se sont poursuivis pendant plusieurs heures à proximité de la base militaire aérienne de La Carlota, d'où Juan Guaido avait assuré mardi avoir le soutien d'un groupe de soldats.
Jets de pavés et cocktails Molotov, barricades incendiées: des dizaines de manifestants au visage couvert ont fait face aux forces de l'ordre, qui ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène.
Signe de l'inquiétude de la communauté internationale, l'ONU a mis en garde les autorités vénézuéliennes contre un usage "excessif de la force" envers les manifestants.
Appel à la grève générale
Pour ce 1er mai, ils étaient plusieurs milliers d'opposants à agiter des drapeaux et crier leur rejet du président Maduro en une quinzaine de points de rassemblement à travers la capitale. Si les habitants de Caracas sont sortis en masse en soutien à Juan Guaido, ce dernier ne semble pas avoir réussi son pari de faire de cette journée la "plus grande manifestation de l'histoire du Venezuela".
"Demain, nous allons accompagner la proposition de grève tournante (faite par les travailleurs) pour arriver à la grève générale", a déclaré devant des milliers de partisans Juan Guaido, 35 ans, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis. "On va continuer dans la rue jusqu'à obtenir la liberté", a assuré l'opposant, chemise blanche aux manches retroussées, juché sur un véhicule équipé d'enceintes.
Intervention militaire "possible"
A Washington, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a prévenu mercredi qu'"une intervention militaire (était) possible. Si c'est nécessaire, c'est ce que feront les Etats-Unis".
Lors d'un entretien téléphonique mercredi avec son homologue russe Serguei Lavrov, Mike Pompeo a accusé Moscou de "déstabiliser" le Venezuela, et de nouveau demandé à la Russie de cesser de soutenir le président socialiste Nicolas Maduro.
Lavrov a rétorqué que "l'ingérence de Washington dans les affaires du Venezuela est une violation flagrante du droit international" et que "cette influence destructrice n'a rien à voir avec la démocratie".
Au cri de "No pasaran!" (Ils ne passeront pas!), le pouvoir avait donné rendez-vous à ses fidèles dans le centre de Caracas, aux abords du palais présidentiel de Miraflores, pour fêter l'échec de ce qu'ils dénoncent comme un "coup d'Etat".