Venezuela: Nicolas Maduro dit avoir échappé à un attentat et accuse le président colombien

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé ce samedi soir qu'on avait "essayé de (l)'assassiner", accusant le président colombien d'être responsable de cet "attentat", commis avec des drones chargés d'explosifs lors d'une cérémonie militaire. De son côté, le président colombien Juan Manuel Santos a jugé "sans fondement" et "absurde" cette accusation.
Nicolas Maduro a accusé le président colombien Juan Manuel Santos d'être derrière cette attaque dont il est sorti indemne mais qui, selon le gouvernement, a fait sept blessés dans les rangs de la Garde nationale vénézuélienne dont on célébrait le 81e anniversaire. Nicolas Maduro a également mis en cause des personnes vivant selon lui aux Etats-Unis.
"Les premières investigations nous indiquent que plusieurs des financiers (de l'attentat, ndlr) vivent aux Etats-Unis, dans l'Etat de Floride", a déclaré Nicolas Maduro, ajoutant "J'espère que le président Donald Trump est disposé à combattre les groupes terroristes".
Un mystérieux groupe rebelle
Un mystérieux groupe rebelle qui serait composé de civils et de militaires a revendiqué l'attentat, selon un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
"Nous ne pouvons pas tolérer que la population soit affamée, que les malades n'aient pas de médicaments, que la monnaie n'ait plus de valeur, que le système éducatif n'enseigne plus rien et ne fasse qu'endoctriner avec le communisme", poursuit le communiqué.
"Peuple du Venezuela, pour que cette lutte émancipatrice soit une réussite, il est nécessaire que nous descendions tous dans la rue, sans retour", ajoute-t-il.
L'attaque manquée ferait partie de l'"Opération phénix", selon le communiqué lu samedi soir par Patricia Poleo, une journaliste proche de l'opposition et basée aux Etats-Unis, sur sa chaîne YouTube. Cette farouche adversaire du gouvernement socialiste vénézuélien s'est limitée à lire ce texte qu'elle affirme avoir reçu de ce groupe rebelle.
"Sept militaires blessés pendant l'attaque"
En pleine allocution, après une détonation, Nicolas Maduro, son épouse Cilia Flores et les hauts gradés qui les entouraient sur une estrade ont regardé vers le ciel, l'air surpris et inquiet. Après quoi la caméra a montré plusieurs centaines de soldats en train de rompre soudainement les rangs et de se mettre à courir sur l'avenue où se déroulait l'événement, dans une certaine confusion. La télévision d'Etat a ensuite coupé la retransmission.
Selon le ministre de la Communication, "une charge explosive (...) a détoné à proximité de l'estrade présidentielle" et d'autres charges ont explosé en plusieurs endroits de la parade militaire. Nicolas Maduro "en est sorti complètement indemne et se trouve en ce moment en train d'effectuer son travail habituel", a déclaré le ministre.
Le président Maduro, a-t-il toutefois indiqué, "est en réunion permanente avec le haut commandement politique, avec les ministres et avec le haut commandement militaire".
Le président cubain Miguel Diaz-Canel et le chef du Parti communiste de Cuba Raul Castro ont condamné l'attentat et lui ont renouvelé leur soutien ce samedi.
Pénurie généralisée au Venezuela
L'incident est survenu dans une situation sociale et politique particulièrement tendue. Au Venezuela, tous les voyants économiques sont au rouge vif depuis des années. L'inflation pourrait atteindre 1.000.000% fin 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI), alors que le PIB devait s'effondrer de 18%. Aliments, médicaments ou biens de consommation courante: la pénurie est généralisée dans ce pays où les services publics, des soins à l'électricité, en passant par l'eau ou les transports, se sont fortement dégradés.
L'Assemblée constituante a avancé la date de l'élection présidentielle, qui a vu le 20 mai la réélection de Nicolas Maduro jusqu'en 2025, en l'absence de l'opposition. Une victoire non reconnue par une grande partie de la communauté internationale.