Un militant écologiste assassiné en Amazonie dans la jungle péruvienne

Une zone de déforestation de la forêt amazonienne à Sinop, dans l'Etat brésilien du Mato Grosso, le 7 août 2020 - Florian PLAUCHEUR © 2019 AFP
Un militant écologiste luttant contre la déprédation de l'Amazonie a été abattu dans la jungle péruvienne, ont annoncé dimanche 27 juillet les autorités.
Hipolito Quispehuaman a été tué samedi soir alors qu'il conduisait un véhicule de transport de marchandises sur un tronçon de la route interocéanique dans le secteur de Santa Rosa de la région de Madre de Dios, selon la justice. L'écologiste était membre du comité de gestion de la réserve nationale de Tambopata.
Un meurtre en représailles à son engagement écologiste
"L'hypothèse préliminaire retenue par le bureau du procureur est que ce meurtre aurait été commis en représailles au travail de défense qu'il effectuait", a déclaré à la presse la procureure locale, Karen Torres, qui a ouvert une enquête.
"Je demande justice pour la mort de mon frère, ce genre de chose ne peut pas arriver", a déclaré Angel Quispehuaman à la presse.
Le coordinateur national des droits humains (CNDDHH) du pays a "condamné le meurtre et exigé que l'État péruvien prenne des mesures urgentes et efficaces pour protéger la vie et le travail des défenseurs des droits de l'homme". "Plus de morts! Ça suffit les assassinats!", a réagi cette instance sur le réseau social X.
Le ministère de la Justice s'est pour sa part engagé sur X à "travailler à la défense des victimes, afin que ce crime ne reste pas impuni".
Des attaques de plus en plus fréquentes
En juillet 2024, le militant environnemental indigène Mariano Isacama avait été assassiné dans la région amazonienne d'Ucayali (497 km à l'est de Lima). Les attaques contre les défenseurs de l'environnement se sont multipliées ces dernières années dans les régions amazoniennes du Pérou, où la présence des autorités nationales est rare.
Les peuples indigènes sont confrontés à la présence de trafiquants de drogue et à l'exploitation minière illégale qui entraîne une déforestation de la région amazonienne.
Selon l'ONG Global Witness, au moins 54 défenseurs de l'environnement ont été tués au Pérou depuis 2012, dont plus de la moitié étaient des membres des peuples indigènes.