Cuba: des "anomalies" cérébrales détectées chez les victimes des "attaques acoustiques"

L'ambassade américaine à La Havane, le 3 octobre 2017. - Yamil Lage - AFP
Le mystère des "attaques acoustiques" se poursuit. Des médecins ayant traité des employés de l'ambassade américaine à La Havane victimes des fameuses "attaques acoustiques" signalées par une vingtaine de diplomates américains fin 2016, ont détecté des maux d'un genre particulier sur leurs patients.
Une modification sur la substance blanche
Alors que ceux-ci ont notamment souffert de migraines, de nausées, mais aussi de lésions cérébrales traumatiques, ou encore de perte d'audition, des "anomalies" auraient également été détectées sur leurs cerveaux, selon des conclusions de médecins les ayant examiné, rapporte Associated Press (AP).
Des modifications cérébrales "perceptibles" auraient ainsi été trouvées, ce qui accroît les soupçons des spécialistes concernant la portée des "attaques" et leur implication dans les problèmes de santé rencontrés par les diplomates et leurs familles.
Dans le détail, les tests médicaux ont révélé que certains des employés de l'ambassade américaine ont développé des changements dans la substance blanche de leur cerveau, une partie servant à relier les aires de la substance grise, qui contient les neurones.
Prudence sur la vraie nature des "attaques"
Si les enquêteurs, après les premiers résultats de leurs investigations, avaient conclu qu'il s'agissait de ce qui avait été qualifié d'"attaques acoustiques", les autorités américaines sont désormais plus prudentes et évitent ce terme, estimant que les "sons" ont pu être le résultat d'un autre type d'"attaque", qui aurait pu causer ces dommages physiques chez les employés.
Selon une ingénieure en biomédecine de la Columbia University, citée par AP, des vagues acoustiques n'ont jamais altéré la substance blanche du cerveau.
Pour l'heure, l'enquête sur ces attaques ayant visé la représentation diplomatique américaine à La Havane patine. Elle n'a en effet pas encore permis d'identifier la cause, le modus operandi ni les auteurs de ces "attaques", qui ont valu le rappel par les Etats-Unis de plus de la moitié du personnel de leur ambassade à Cuba, et la dégradation significative des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, pourtant rétablies depuis peu. De leur côté, les autorités cubaines ont nié toute implication et ont dénoncé des "mensonges" de l'administration Trump.