Chili: un enfant tué dans les violences, le bilan monte à 18 morts

Les manifestations continuaient ce mardi pour une cinquième journée de la contestation, qui s'est élargie à la situation socio-économique du pays - Claudio Reyes / AFP
Un enfant de quatre ans a été tué dans les violences qui ont fait au total 18 morts au Chili depuis le début de l'explosion de colère sociale le 18 octobre, selon un nouveau bilan officiel rendu public mercredi.
Le petit garçon ainsi qu'un homme sont morts ce mardi quand un automobiliste ivre a foncé dans un groupe de manifestants, tandis qu'une autre personne est morte après avoir été, selon sa famille, frappée par la police, a annoncé le sous-secrétaire à l'Intérieur Rodrigo Ubilla. Le précédent bilan faisait état de 15 morts.
Les pires violences au Chili depuis trente ans
Les manifestations ont débuté vendredi pour protester contre une hausse du prix du ticket de métro. La mesure a été suspendue par le président, mais les émeutes se sont poursuivies, nourries par la colère grandissante depuis des années face aux conditions socio-économiques et aux inégalités, très fortes dans un pays où l'accès à l'éducation et la santé relèvent du secteur privé. Le pays connaît ses pires violences depuis quelque trente ans.
Malgré les mesures proposées par le président Sebastian Piñera ce mardi et l'annonce d'une réunion avec toutes les forces politiques, les principaux syndicats et mouvements sociaux au Chili appellent à une grève générale mercredi et jeudi qui menace d'attiser la violente crise sociale. Les organisations condamnent la décision présidentielle d'imposer l'état d'urgence à la majeure partie du pays, de recourir au couvre-feu et de faire intervenir les forces armées.
L'Etat d'urgence a été déclaré dès vendredi dans plusieurs régions du pays, tandis que Santiago et des dizaines d'autres villes ont passé leur quatrième nuit sous couvre-feu. La sécurité a été confiée au général Javier Iturriaga, qui a déployé près de 20.000 policiers et militaires à travers le pays. C'est la première fois que des militaires patrouillent dans les rues depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).