Tunisie: les travaux de la Constituante suspendus

La Tunisie traverse une crise politique grave - -
Le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, a annoncé mardi la suspension des travaux de la Constituante jusqu'à ce que des négociations de sortie de la crise politique commencent.
"J'assume ma responsabilité de président de l'ANC et suspends les travaux de l'assemblée jusqu'au début d'un dialogue (entre pouvoir et opposition) et cela au service de la Tunisie", a déclaré à la télévision d'Etat cet allié laïque de centre-gauche du parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement.
"J'appelle tout le monde à participer au dialogue", a dit Mustapha Ben Jaafar, dont le parti Ettakatol, sans démissionner du gouvernement, est favorable à la mise en place d'une nouvelle équipe gouvernementale.
L'annonce intervient alors que les détracteurs des islamistes au pouvoir ont prévu une grande manifestation mardi soir à Tunis pour obtenir le départ du gouvernement et pour certains la dissolution de l'ANC.
"Le peuple en a marre"
"Le peuple en a marre de cette situation et ne peut plus supporter cette attente", a ajouté Mustapha Ben Jaafar. La Tunisie a été déstabilisée depuis la révolution de janvier 2011 par une série de crises politiques, certaines déclenchées par les violences orchestrées par la mouvance jihadiste qui connaît un essor depuis deux ans.
Par ailleurs, la classe politique, profondément divisée, ne parvient pas depuis l'élection de l'ANC en octobre 2011 à trouver un consensus sur la future Constitution du pays.
Le gel des travaux de l'ANC remet en cause le calendrier de sortie de crise du Premier ministre islamiste Ali Larayedh, qui avait proposé d'achever les travaux de la Constituante --adoption de la Constitution et de la loi électorale-- d'ici au 23 octobre et la tenue d'élections le 17 décembre.