Tunisie: les jours de l'homme qui s'est immolé ne sont pas en danger

Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre avenue Bourguiba, à Tunis, vendredi 8 février. - -
Un homme de 27 ans s'est immolé par le feu mardi matin en plein centre de Tunis, sur l'avenue Bourguiba. Ses jours ne sont pas en danger même s'il est très gravement brûlé à la tête et au dos, a appris l'AFP auprès de la protection civile et du ministère de l'Intérieur.
Le jeune homme, nommé Adel Khadri, originaire de Jendouba dans le nord-ouest du pays, "était démoralisé, son père est mort il y a quatre ans, il a trois frères et sa famille est très pauvre", a indiqué le porte-parole de la protection civile, Mongi Khadhi.
"Il était au chômage et est venu dans la capitale il y a quelques mois. Il était dans une situation fragile, psychologiquement très affecté ce qui l'a poussé à cet acte d'immolation", a indiqué de son côté Khaled Tarrouche, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Des passants ont éteint le feu
"Voilà la jeunesse qui vend des cigarettes, voilà le chômage. "Dieu est le plus grand" avait lancé le jeune homme, vendeur de cigarettes à la sauvette, avant de s'immoler, selon un témoin.
Des passants se sont ensuite précipités sur le jeune homme d'une vingtaine d'années pour éteindre le feu, mais l'ensemble de sa peau était calciné.
L'avenue Habib Bourguiba, haut lieu de la révolution de 2011, est l'axe central de Tunis dont les trottoirs sont aménagés de terrasses et où de nombreux Tunisois gagnent leur vie en vendant des cigarettes à l'unité.
Plusieurs cas d'immolation par le feu ont eu lieu en Tunisie pendant et après la révolution de janvier 2011 qui avait été déclenchée le 17 décembre 2010 lorsque le jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, s'était immolé à Sidi-Bouzid (centre) excédé par le chômage et la misère.
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