Ouagadougou: "Je t’aime et pense à toi", les derniers mots d'une victime à son épouse
Arnaud Cazier, 41 ans, fait partie des deux victimes françaises lors des attentats de Ouagadougou. Cet employé de la société de transport "Scales" a succombé aux tirs des jihadistes dans le restaurant "Le Cappucino", aux côtés de deux de ses collègues de travail. Son épouse a appris la triste nouvelle ce samedi par l’ambassade du Burkina Faso. Totalement chamboulée, sa première réaction a été de se souvenir de ses derniers mots.
"Je l’ai eu vendredi à 17h42 précisément. Il m’a appelée rapidement car il ne voulait pas abuser de la ligne téléphonique de son employeur. Il m’a dit qu’il allait bien, qu’il allait se doucher et manger", se souvient Cécile Cazier, contactée par RMC.
"Comment tu vas? Je t’aime, je pense à toi. Il n’avait que des mots doux", confie la femme de la victime, la voix chevrotante, se remémorant la fin de leur conversation.
"Ce déplacement professionnel, il ne le sentait pas"
Encore sous le choc, cette veuve a du mal à accepter ce qui s’est passé. "Je ne pensais pas que ça m’arriverait. Des villes, il y a en a partout. Il faut que ça tombe sur celle-ci", regrette-t-elle.
"En plus mon mari ne voulait pas partir. Ce déplacement professionnel, il ne le sentait pas. Mais c’était une personne qui n’avait qu’une parole et qui la respectait."
"Ils sentaient bien que ce n’était pas un endroit pour eux"
Deux Français sont morts sous les balles des terroristes mais trois familles françaises sont au total endeuillées. Un troisième salarié de l’entreprise "Scales", d’origine portugaise mais marié à une Française, a aussi perdu la vie dans l’attaque sanglante.
"Les trois collègues s’entendaient à merveille. Arnaud connaissait Eddie depuis plus de 15 ans", confie Cécile Cazier. En déplacement pour des raisons professionnels, ils devaient tous trois rentrer le 22 janvier.
"Ils voulaient terminer le chantier le plus rapidement possible car ils sentaient bien que ce n’était pas un endroit pour eux", rapporte l’épouse d’Arnaud Cazier.
Sur place, chaque déplacement s’effectuait avec un chauffeur. Tous trois n’avait pas l’autorisation de sortir seuls.