Lynchages à Madagascar: les dernières paroles enregistrées

Sébastien Judalet, l'un des trois lynchés à Madagascar - -
Trois hommes ont été lynchés jeudi sur la place publique à Madagascar, soupçonnés du meurtre d’un enfant de huit ans et de participer à un réseau pédophile. Le Parisien révèle les dernières paroles, enregistrées de la victime française, Sébastien Judalet, qui a tenté jusqu’au bout de se défendre contre les accusations de ses bourreaux, en vain.
"C’est un complot contre moi", lance-t-il à ses agresseurs, selon le quotidien. Le Français de 38 ans, jeté dans un brasier comme le franco-italien, Roberto Gianfala et un Malgache prénommé Zaidou sur une plage de l’île Nosy Be.
Alors que sept nouvelles interpellations ont eu lieu dimanche, portant à 26 le total d’arrestations depuis le drame, un document, consulté en partie par Le Parisien, retrace les derniers instants de Sébastien Judalet. Soupçonné par la foule d’être lié à la mort d’un enfant de huit, dont le corps a été retrouvé sur la plage le matin même, il est interrogé par plusieurs personnes, notamment une femme sur sa possible appartenance à un réseau pédophile.
"Non, je ne suis pas homosexuel"
- "Qu’est-ce que vous faisiez là-bas à 5 heures du matin", demande une femme. C’est pas homosexuel quand même ?"
- "Non, je ne suis pas homosexuel, madame, répond la victime. Je n’aime pas les enfants, surtout pas, et je n'aime pas les personnes qui ont des rapports avec les enfants", assure-t-il.
- "Tu n’aimes pas les enfants?" rétorque un autre.
- "J’adore les enfants, si, j’ai une petite fille, j’aimerais pas qu’on lui fasse ça", insiste Sébastien Judalet.
Au milieu des sanglots et, alors qu’on le menace de le livrer à la foule "s’il ne dit pas la vérité", il parvient à articuler: "Je ne raconte que la vérité, strictement que la vérité", sous-entendant que les deux autres lynchés en savent probablement plus.
Selon Le Parisien, plusieurs éléments révèleraient que l'enfant à bel et bien été victime d’actes pédophiles. Cependant, l’enquête ne lie pas pour les instant les trois lynchés à la mort du garçonnet, ni à un réseau pédophile. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête préliminaire pour "meurtre".