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Algérie

Les proches du journaliste Christophe Gleizes "n'ont pas pu communiquer avec lui" depuis sa condamnation en Algérie

Le journaliste français Christophe Gleizes

Le journaliste français Christophe Gleizes - Photo par HANDOUT / SO PRESS - RSF / AFP

La famille du journaliste français Christophe Gleizes, condamné en Algérie pour apologie du terrorisme, dimanche 29 juin, a pris la parole pour essayer de permettre la libération du journaliste.

"On parle pour faire du bruit, pour qu'on n'oublie pas Christophe". Le frère, la mère et le beau-père du journaliste Christophe Gleizes, condamné en Algérie pour apologie du terrorisme, dimanche 29 juin, ont pris la parole pour médiatiser son incarcération et mettre fin à celle-ci.

Christophe Gleizes, journaliste indépendant qui collabore régulièrement avec So Foot et Society, s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour effectuer un reportage sur un club de foot de Kabylie. Lors de ce reportage, il a été accusé d'avoir été en contact avec un membre d'une organisation classée terroriste par l'Algérie, ce qui lui vaut d'être aujourd'hui incarcéré. Le journaliste a été condamné à 7 ans de prison pour apologie du terrorisme.

"L'accuser d'apologie du terrorisme, pardon, mais c'est absolument dingue", a réagi Maxime Gleizes, son frère, "j'ai aussi lu que mon frère était un espion, c'est complètement absurde".

La famille de Christophe Gleizes mobilisée

Ce dernier explique que pendant un an, sa famille a du "cacher une partie de la vérité" afin de faciliter la sortie d'Algérie du journaliste.

"Lorsqu'il a été arrêté [en 28 mai 2024] mais laissé en liberté conditionnelle, le quai d'Orsay, en accord avec Reporters sans frontières, nous a conseillé de ne rien dire pour faciliter sa sortie rapidement. On nous disait qu'il n'y avait pas de problème, qu'il n'y avait rien dans le dossier, que tout allait bien se passer. On a respecté cette directive, et on s'est tous tus", relate Maxime Gleizes.

Mais depuis sa condamnation, la famille de Chistophe Gleizes se mobilise et médiatise la situation. La mère et le beau-père du journaliste ont ainsi pris la parole lors du journal télévisé de 20 heures, sur France 2, ce jeudi 3 juillet.

"On était plutôt dans la voie de l'apaisement. On pensait, lorsqu'il a été arrêté, que les choses allaient s'arranger rapidement. Cette affaire a pris des proportions invraisemblables", déplore Francis Godard, le beau-père de Christophe Gleizes.

Celui-ci espère que des personnalités défendent la libération de son beau-fils, et à notamment lancé une perche à Zinédine Zidane. "Ca serait formidable que Zinédine Zidane s'engage dans ce combat parce que c'est un combat pour la liberté de la presse et c'est un combat pour le monde du football", espère-t-il.

Une condamnation à sept ans de prison

"Une condamnation ferme de sept ans pour un journaliste qui fait son travail, on a été terrassés par cette nouvelle et donc on a décidé de lancer la médiatisation", explique Sylvie Godard, la mère du journaliste.

Depuis sa condamnation, Christophe Gleizes purge sa peine dans la prison de Tizi Ouzou. Inquiet de ses conditions de détention, son frère Maxime a pu être rassuré par l'avocat du reporter. "Maître Amirouche Bakouri nous a dit qu'il était bien traité. Il est enfermé dans une cellule de 10 m2, avec un codétenu, d'une autre nationalité. Il y a une douche, des toilettes, et de quoi lire. Il y a une télé aussi, mais que des chaînes algériennes, sauf une en français, BeIN Sports", relate Maxime Gleizes.

Pauline Lecouvé