"J'ai été choquée par son apparence physique": les parents du journaliste Christophe Gleizes, condamné en Algérie, témoignent

Sylvie Godard et Francis Godard, mère et beau-père du journaliste français Christophe Gleizes, mobilisés pour la libération de ce dernier après une condamnation de sept ans pour "apologie du terrorisme" en Algérie, au siège de Reporters sans frontières à Paris le 27 août 2025. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
L'appel à la libération de Christophe Gleizes ne faiblit pas. Depuis quatre mois, le journaliste sportif français est détenu en Algérie, condamné à sept ans de prison ferme après un contrôle judiciaire de 13 mois, pour "apologie du terrorisme" et "possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national".
La mère et le beau-père du spécialiste du football ont pu lui rendre visite pour la première fois en prison.
"J'ai été choquée par son apparence physique", confie sa mère, Sylvie Godard, auprès de BFMTV. "Il avait le crâne rasé, il n'a plus de barbe... Ça donne un choc."
Depuis le début de l'affaire, les proches de Christophe Gleizes dénoncent un dossier vide. Ce dernier s'appuie notamment sur les contacts qu'a eus le journaliste, en 2015 et 2017, avec le responsable du club de football de Tizi Ouzou, également responsable du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK). Le MAK a été classé comme une organisation terroriste par les autorités algériennes en 2021, selon Reporters sans frontières.
La France "mobilisée pour obtenir sa libération"
Ses parents estiment que Christophe Gleizes est également une victime collatérale de la crise entre Paris et Alger. "Avec Christophe, on le répète fortement, on se bat pour la liberté de la presse."
Dès son arrestation en mai 2024 alors qu'il préparait un reportage pour le magazine So Foot, plusieurs personnes et médias se sont mobilisées pour réclamer la libération du journaliste. Le 1er juillet dernier, après l'annonce de sa condamnation, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a assuré que la France était "à ses côtés".
"Nous avons été vivement choqués par sa condamnation extrêmement lourde en première instance et nous allons nous mobiliser pour obtenir sa libération", avait-il déclaré face aux députés à l'Assemblée nationale.
Un élan de solidarité et une promesse d'action de l'État qui lui ont été relayés par ses parents. "Il était très stupéfait d'apprendre toute la portée de cette mobilisation", relate Sylvie Godard.
La condamnation de Christophe Gleizes est intervenue quelques jours avant celle, en appel, de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison.