"On découvre des moisissures": déjà fermé depuis le début de l'année, le musée de Brest ne rouvrira pas avant 2033

D'abord prévue en février, puis à nouveau reportée, la réouverture du musée des Beaux-arts de Brest (Finistère) n'aura finalement pas lieu avant de longues années. La découverte de traces de moisissure sur certains tableaux exposés en galerie a mené la direction à fermer le lieu et à mener des travaux d'envergure.

Le musée des Beaux-Arts de Brest (Finistère), fermé depuis le début de l'année en raison de moisissures menaçant ses œuvres, ne rouvrira pas avant 2033 ou 2034, une fois les tableaux évacués et le musée rénové, a informé ce jeudi 16 octobre la mairie.

Découvertes pendant la fermeture hivernale, ces moisissures avaient empêché la réouverture du musée de Brest prévue le 1er février dernier.

"Une infestation fongique a été détectée au rez-de-chaussée et au premier étage du bâtiment, sur plusieurs œuvres exposées dans les galeries", écrivait alors la métropole de Brest dans un communiqué.

Une vingtaine de tableaux sur les 190 exposés avaient été touchés, dont "L'Allégorie chrétienne", une huile sur toile du XVIIIe siècle de la peintre autrichienne Angelica Kauffmann.

Ce jeudi 16 octobre, la presse était invitée à assister au travail de restauration des œuvres, qui sont décrochées, posées sur une table puis décadrées et soigneusement aspirées pour en retirer les moisissures.

"On découvre des moisissures en décadrant les œuvres", a précisé Sophie Lessard, directrice du Musée des Beaux-Arts de Brest métropole.

Une mauvaise ventilation à l'origine de l'incident

Après analyses, des fongicides spécifiques sont utilisés pour traiter les œuvres touchées.

"Les moisissures se développent dans de plus en plus d'institutions (...) elles font des tâches irréversibles qu'on ne peut cacher qu'en faisant de la retouche", a décrit la restauratrice Gwenola Corbin. "Elles peuvent traverser le revers et provoquer des soulèvements de couches picturales."

Les toiles doivent être traitées et surveillées, jusqu'à l'ouverture, en 2029, d'un pôle de conservation, au coût évalué à 9 millions d'euros, pour les 15.000 œuvres du musée.

Le musée, construit en 1968 et mal ventilé, sera ensuite réhabilité et agrandi, une opération qui devrait prendre plusieurs années et se terminer "en 2033-2034 vraisemblablement", a déclaré Réza Salami, adjoint au maire chargé de la politique culturelle.

"Pour le moment, on sait qu'il va falloir mettre 30 à 40 millions d'euros pour requalifier le musée", qui devrait s'agrandir vers l'ancienne bibliothèque avoisinante, a-t-il précisé.

"On ne fait pas ça par plaisir. Mais parce qu'avant tout, un musée a le devoir de préserver ses œuvres afin de les transmettre aux générations futures", a ajouté l'élu socialiste. Ouvert en 1877, le musée de Brest avait vu la plupart de ses œuvres détruites par les bombardements de juillet 1941.

L.P. avec AFP