BFM CLIMAT
Climat

Fumées, particules fines... Est-ce que porter un masque sert à quelque chose lors des incendies?

Des masques chirurgicaux (photo d'illustration).

Des masques chirurgicaux (photo d'illustration). - Pixabay

Alors que les incendies se multiplient, les fumées dégagées par les brasiers sont nocives pour les riverains. Il est toutefois possible de filtrer les particules fines, qui peuvent avoir des effets à long terme sur l'organisme.

Plus fréquents et violents, attisés par le réchauffement climatique, les incendies rythment désormais les étés. Les mégafeux, de plus en plus fréquents et cantonnés il y a quelques années aux pays nord ou sud-américains, ravagent désormais les pays du Sud de l'Europe. En France, la saison des incendies a démarré de manière précoce cette année, dès juin, attisée par les températures très élevées.

De nombreux départs de feux et incendies ont été recensés notamment sur le pourtour méditerranéen. Dans l'Aude, un violent incendie s'est déclaré samedi 26 juillet, ravageant 630 hectares avant d'être fixé. Du 7 au 8 juillet, un autre incendie, déclenché par une voiture en flammes sur l'autoroute, avait parcouru 2.100 hectares aux abords de Narbonne. Le même jour, le 8 juillet, un important feu s'était déclaré bâtiments à Marseille et aux Pennes-Mirabeau, détruisant une soixantaine de bâtiments et 750 hectares.

Devant ce phénomène, qui, selon les scientifiques, va prendre de plus en plus d'ampleur et qui n'est pas sans conséquence pour la santé, comment se protéger?

Des fumées nocives pour la santé

La fumée des incendies est composée de trois éléments: du gaz, des composés organiques volatils et des particules fines. Dans ces fumées, on retrouve de nombreux polluants, dont beaucoup sont nocifs pour la santé. En dehors des symptômes immédiats comme les yeux qui piquent, les effets peuvent s'inscrire dans la durée.

Si un incendie se déclare à proximité de son domicile, est-il utile de porter un masque? Les masses d'air issues des incendies sont notamment chargées de particules fines, les PM10 et PM2,5. Les PM2,5 sont majoritaires lors de ces phénomènes de combustion.

Les masques en tissu ou chirurgicaux, utilisés lors de la pandémie de Covid-19, ne protègent que très légèrement, voire pas du tout, contre les particules fines. Les masques FFP2, toutefois, peuvent offrir une protection convenable. Conçus pour filtrer 94% des particules en suspension dans l'air, ils sont adaptés pour filtrer celles jusqu'à 0,6 micromètre. Soit une protection adaptée pour les particules fines PM2,5, d'un diamètre inférieur à 2,5 micromètres.

Le masque FFP2, une protection adaptée

En août 2022, alors qu'un gigantesque incendie ravageait la Gironde, Véronique Billaud, directrice générale adjointe de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, recommandait sur BFMTV le port du FFP2 "aux personnes très fragiles".

"Quand on est à l'extérieur, on peut mettre un masque. Ils nous protègent des particules fines qui sont dans les fumées. Les FFP2 protègent mieux des particules très fines", détaillait-elle.

"En cas d’exposition aux fumées, les autorités sanitaires recommandent fortement de porter un masque de protection  filtrant type FFP2 ou FFP3. Le niveau de filtration doit être adapté à l’épaisseur des fumées et à la fragilité des personnes (ex : problèmes cardio-respiratoires, asthme, maladies pulmonaires, femmes enceintes, jeunes enfants…)", explique l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine.

Le port d'un masque FFP2 est donc particulièrement recommandé aux personnes fragiles, notamment "les personnes ayant des antécédents respiratoires de type asthme, insuffisance respiratoire chronique ou autres pathologies respiratoires, ainsi que les personnes présentant une insuffisance cardiaque, pour lesquelles les effets irritants des fumées peuvent aggraver leur pathologie". Comme lors de la pandémie de Covid-19, il faut veiller à bien positionner son masque pour qu'il soit efficace.

Fanny Rocher