COP26: pourquoi l'accord de Glasgow est-il jugé décevant?

Le président britannique de la COP26, Alok Sharma, le 13 novembre 2021 à Glasgow. - Paul ELLIS © 2019 AFP
Qualifiée de "bla, bla" par la militante Greta Thunberg, la COP26 a accouché d'un accord que de nombreux observateurs ont qualifié de décevant. Le président de la conférence sur le climat, Alok Sharma, lui-même s'est dit "profondément désolé" ce samedi soir, ajoutant qu'il comprenait "la profonde déception". Mais pourquoi cet "accord de Glasgow" est-il jugé insuffisant?
• De la "sortie" des énergies fossiles à la "réduction"
La mention des énergies fossiles et de leur impact sur le changement climatique a été saluée comme historique, ces dernières, principales émettrices, étant absente des précédents textes dont celui de Paris en 2015. Cependant, le projet d'accord visait à "accélérer la sortie du charbon et des subventions aux énergies fossiles".
Mais sous la pression de la Chine, l'Inde et de l'Arabie Saoudite, le texte a été modifié. Il appelle désormais les pays signataires à "intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles".
Jusqu'à la dernière minute, le président de la conférence sur le climat, Alok Sharma, a été forcé de négocier avec les différents groupes, les délégations chinoises et indiennes imposant des amendements.
• Des "circonstances nationales particulières"
Sur le point critique de la limitation des températures, alors que la planète se trouve selon l'ONU sur une trajectoire "catastrophique" de réchauffement de 2,7°C par rapport à l'ère pré-industrielle, le texte appelle les Etats membres à relever leurs engagements de réductions plus régulièrement que prévu dans l'accord de Paris, et ce dès 2022.
Mais avec la possibilité d'aménagements pour "circonstances nationales particulières", point qui a suscité les critiques des ONG sur les ambitions réelles du texte. Le compromis trouvé n'assure d'ailleurs pas le respect des objectifs de l'accord de Paris de 2015: limiter le réchauffement "bien en deçà" de 2°C et si possible à 1,5°C.
• Pas d'aide financière pour les pays en développement
C'était une des grandes attentes des pays en voie de développement dont beaucoup sont les premières victimes des conséquences du réchauffement climatique. Après un peu plus de deux semaines d'âpres négociations, ils ne sont pas parvenus à faire entendre leur voix.
Les pays industrialisés ont refusé de leur délivrer une enveloppe financière pour compenser leurs "pertes et préjudices", notamment face à la multiplication des catastrophes naturelles, et les aider à diminuer leur empreinte écologique. En effet, leur proposition de créer un nouveau système opérationnel de financement a été bloquée, en particulier par les États-Unis craignant les implications juridiques d'un tel engagement.