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COP21: "C'est la paix" qui est en cause prévient Hollande

"Je n'oppose pas la lutte contre le terrorisme à la lutte contre le changement climatique", a déclaré à la tribune le président Hollande.

"Je n'oppose pas la lutte contre le terrorisme à la lutte contre le changement climatique", a déclaré à la tribune le président Hollande. - Thibault Camus - AFP

Dans son discours d'ouverture de la COP21, François Hollande a exhorté les quelque 150 dirigeants de la planète réunis au Bourget à ne pas "décevoir" l'"immense espoir" suscité par cette conférence et a rappelé la responsabilité qui pesait sur leurs épaules.

"C'est un jour historique que nous vivons." C'est par ces mots que François Hollande a débuté lundi son discours d'ouverture de la COP21, à Paris, teinté d'accents dramatiques.

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Alors que les récents attentats qui ont touché Paris restent dans toutes les têtes et se ressentent dans l'organisation même du sommet, faisant du Bourget un véritable camp retranché, le chef de l'Etat a pris la parole après que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé les dirigeants à observer une minute de silence en hommage aux victimes des attentats. Le Président a tenu à faire un lien entre les récentes attaques qui ont touché la France et les enjeux environnementaux.

"Les événements tragiques nous affligent mais plus encore nous obligent […] Je n’oppose pas la lutte contre le terrorisme et la lutte contre le réchauffement climatique. Ce sont deux grands défis mondiaux que nous devons relever. Parce que nous devons laisser à nos enfants plus qu’un monde libéré de la terreur. Nous leur devons une planète préservée des catastrophes", a déclaré François Hollande.

"Le réchauffement annonce des conflits"

"Ce qui est en cause avec cette conférence sur le climat, c'est la paix" alors que "le réchauffement annonce des conflits comme la nuée porte l'orage", a-t-il développé, en prenant soin de ménager toutes les parties.

"Il provoque des migrations qui jettent sur les routes plus de réfugiés que n'en génèrent les guerres" tandis que "des Etats risquent de ne plus pouvoir satisfaire les besoins vitaux de leurs populations avec des risques de famine, d'exode rural ou d'affrontements pour accéder à ce bien de plus en plus rare qui s'appelle l'eau", a-t-il fait valoir.

Les conditions d'une réussite

François Hollande a donc exhorté les 150 dirigeants de la planète réunis au Bourget pour la COP21 à ne pas "décevoir" l'"immense espoir" suscité par cette conférence. Il a posé trois conditions pour une réussite du sommet et la signature d'un accord "différencié, universel et contraignant". La première, selon lui, serait de "dessiner une trajectoire crédible permettant de contenir le réchauffement climatique en dessous des 2 degrés celsius ou même 1,5 degré".

La deuxième serait d'apporter "au défi climatique une réponse solidaire" alors qu'"aucun Etat ne doit pouvoir se soustraire à ses engagements", même si les écarts de développement doivent être "pris en compte". Quant à la troisième condition, c'est, a-t-il poursuivi, "que toutes nos sociétés, dans leur grande pluralité, diversité, se mettent en mouvement".

François Hollande a voulu dessiner une nouvelle ère: "Notre plus grand défi, c’est de passer d’une mondialisation basée sur la compétition à un modèle basé sur la coopération, où il sera plus rentable de protéger que de détruire."

Récemment converti à l'écologie, le président français a arpenté la planète ces derniers mois pour parvenir à un accord. "Pour résoudre la crise climatique, les bons sentiments, les déclarations d’intentions ne suffisent pas", a-t-il prévenu, alors que les désaccords sont encore nombreux.

Il a appelé les chefs d'Etat - qu'il avait tenu à réunir dès l'ouverture - à être ambitieux, assénant que "le plus grand danger n'est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions, le plus grand danger est qu'il soit trop bas et que nous l'atteignions".

"Il s'agit de décider, ici à Paris, de l'avenir même de la planète", a conclu François Hollande.

K. L.