COP21: limiter le réchauffement à 2°C est possible selon l'ONU

Laurent Fabius, futur président de la COP21, le 6 octobre. - DOMINIQUE FAGET / AFP
Bien, mais peut mieux faire. Le monde est en train de fournir des efforts sans précédent pour lutter contre le réchauffement de la planète, mais il faudra des politiques encore plus volontaristes dans les prochaines années pour espérer limiter la hausse du mercure à 2°C, a averti ce vendredi l'ONU, à un mois du début de la COP 21, à Paris.
"Des réductions d'émissions de gaz à effet de serre beaucoup plus importantes" seront nécessaires dans les prochaines années pour rester sous cette limite, estime le rapport publié à Berlin tout en constatant qu'un "effort mondial sans précédent est en cours".
De son côté, Laurent Fabius joue la carte du volontarisme, pariant que ces efforts peuvent "changer la donne".
"Ce rapport montre que les contributions nationales permettent de changer la donne et nous éloignent du pire, c'est-à-dire d'un réchauffement à 4-5°C ou plus", déclaré le futur président de la conférence climat (COP21) dans un communiqué.
Construire le "budget carbone" de l'Humanité
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a calculé qu'il ne fallait pas émettre plus de 1.000 gigatonnes de CO2 pour avoir de bonnes chances de respecter l'objectif des 2°C.
Cela constitue le "budget carbone" de l'Humanité. Avec les engagements actuels, 72 à 75% de ce "budget" auront été consommés en 2030. Selon les projections de l'ONU, les émissions cumulées atteindraient environ 540 gigatonnes en 2025 et 748 gigatonnes en 2030.
Le rapport de l'ONU évalue les engagements climat annoncés au 1er octobre 2015 par 146 pays, représentant 86% des émissions mondiales. Le premier accord engageant l'ensemble des Etats de la planète dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre est espéré à Paris lors de la conférence climat (30 novembre-11 décembre).
"Ce n'est en aucun cas suffisant"
Reprenant une estimation réalisée par le groupe Carbon action tracker (CAT), les Nations Unies estiment que les engagements nationaux "ont la capacité de limiter à 2,7°C l'élévation de la température". "Ce n'est en aucun cas suffisant", car encore synonyme de dérèglements climatiques majeurs "mais cela est beaucoup plus bas que les 4 ou 5 degrés ou plus de réchauffement projetés par beaucoup avant les engagements", a commenté Christina Figueres, la secrétaire genérale de la Convention climat de l'ONU, dans un communiqué. La température moyenne de la planète a déjà gagné 0,8°C depuis l'ère pré-industrielle, ce qui provoque déjà des perturbations du système climatique.
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