COP21: les effets concrets du changement climatique en France

A quelques semaines de la COP21, l’un des grands chantiers du quinquennat, François Hollande et le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-Moon ont salué ce mardi les "avancées" obtenues mais ils ont tenu à rappeler que "beaucoup reste encore à faire".
L’objectif de ce grand rendez-vous onusien pour le climat: limiter les conséquences mondiales du dérèglement climatique qui a déjà des conséquences très concrètes en France: hausse des températures, hausse du niveau de la mer, baisse de l'enneigement, et, à terme, multiplication des phénomènes climatiques extrêmes.
"Les glaciers reculent très, très vite"
Xavier Chappaz, ancien président de la Compagnie des guides de Chamonix, scrute le glacier des Bossons et celui du Nant Blanc depuis près de 60 ans. Depuis son chalet il constate les effets très directs du réchauffement climatique.
"Ce qu'on voit vraiment ce sont des glaciers qui reculent et qui reculent très, très vite", explique-t-il à BFMTV.
Sous le glacier du Nant Blanc, "on voit une zone gris clair, c'est que cela vient d'être découvert", fait-il remarquer.
Dans les Alpes, la température moyenne a augmenté d'1,85°C en un siècle. A Chamonix, la Mer de Glace ressemble d'ailleurs de plus en plus à un tapis de roches. Chaque année, ce monument naturel unique au monde perd 30 mètres sur ses 7 km de longueur, et se réduit aussi de 8 à 10 mètres en épaisseur, sur un total de 200 à 400 mètres. Régulièrement, il faut aménager de nouvelles échelles pour permettre aux randonneurs de l'atteindre.
Dans les Pyrénées, le recul des glaciers est plus marqué encore: au cours des années 2000, la chaîne a perdu la moitié de ses 40 glaciers. Le glacier des Oulettes, situé entre 2.300 et 2.600 mètres se retrouve en première ligne des glaciers condamnés. Selon les années, il descend de 50 à 70 mètres, un phénomène naturel pour les glaciers, sauf qu'il ne se recharge plus en amont, sous l'effet combiné du manque de neige et de l'élévation des températures moyennes.
Le littoral en net recul
Mais la fonte des neiges n'est pas le seul impact visible du dérèglement climatique. En Normandie, les falaises s’effritent et s’effondrent à cause de la mer qui les ronge et des eaux d'infiltration. Plus au sud, tempêtes, pluies violentes et vagues immenses ont grignoté le littoral atlantique cet hiver 2013-2014, avec un recul du trait de côte évalué à plus de 20 mètres sur de nombreux sites.
En Seine-Maritime, un quart du littoral recule en raison de l'érosion. Le niveau de la mer s'est élevé de plus de 10 centimètres en 50 ans, et d'ici 2100, il augmentera de 40 cm à un mètre supplémentaire. Toutes les plaines basses, comme le Bordelais ou la Camargue, pourraient alors être submergées et la mer pourrait atteindre Avignon.