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Climat

Climat: Genève s'accorde sur un texte qui servira de base à l'accord à Paris

Laurent Fabius le 8 février 2015 à Genève, pour le lancement des discussions sur le climat, à Genève.

Laurent Fabius le 8 février 2015 à Genève, pour le lancement des discussions sur le climat, à Genève. - Richard Juillart - AFP

Un texte de négociation a été adopté à Genève vendredi, en vue du tout premier accord pour lutter contre le réchauffement climatique, espéré lors de la conférence de Paris, en décembre prochain.

C'est une première étape vers la conférence climat de Paris, en décembre prochain. Vendredi, les pays de la convention de l'ONU sur le climat ont adopté un texte de négociation en vue du tout premier accord multilatéral, visant à lutter contre le réchauffement climatique. Un accord qui n'est pas encore né, mais qui est fortement espéré.

> Ce qu'on sait sur ce texte

Les délégués de chaque pays étaient réunis depuis dimanche au palais des Nations de Genève, pour travailler sur un texte ébauché lors de la conférence de Lima, en décembre. Six jours plus tard, le texte a plus que doublé de volume. Il "reflète les propositions faites par toutes les parties", a souligné le coprésident des débats, Daniel Reifsnyder. "Nous avons un texte de 86 pages", a dit Christiana Figueres. "Cela rend (la session de) juin un petit peu plus difficile, mais il a une valeur énorme car il est reconnu comme le texte formel de négociation et toutes les parties voudront fortement s'impliquer".

> Les objectifs

Les gouvernements se sont fixé depuis 2009 l'objectif de contenir l'élévation de la température mondiale à +2° d'ici la fin du siècle par rapport aux niveaux d'avant la Révolution industrielle. Ce qui implique de restreindre radicalement les émissions de gaz à effet de serre, chaque année plus importantes dans le monde.

Si les émissions se poursuivent, les scientifiques mettent en garde contre les effets dévastateurs d'un réchauffement de +4 ou 5° en 2100 et surtout non stabilisé: désertification, inondations, montée du niveau de la mer... A moins de 300 jours de la conférence de Paris, la route vers un accord ambitieux paraît longue. 

> Là où ça coince

Au coeur des divisions entre négociateurs: la répartition de l'effort entre pays développés et en développement. Alors que Paris doit prendre le relais du protocole de Kyoto en impliquant pour la première fois l'ensemble des pays dans l'effort de réduction des gaz à effet de serre, les pays en développement estiment qu'ils ne doivent pas être traités comme les pays industrialisés. Ils invoquent leur droit au développement et la "responsabilité historique" des pays riches dans le réchauffement. Les pays riches pointent eux la part croissante d'Etats comme la Chine ou l'Inde dans les émissions mondiales. Résultat: dans le chapitre "finances" du projet de texte par exemple, les options vont d'engagements précis des pays développés à un accord sans "engagements individuels et quantifiés".

Parallèlement aux négociations, les Etats sont invités à publier leurs engagements en matière de réductions d'émissions, dont la somme ne permettra "probablement pas" de tenir l'objectif des +2°, indique Laurence Tubiana, envoyée spéciale du gouvernement français. Mais Genève aura permis de rétablir une confiance entre les parties, parfois mise à mal dans le passé. La prochaine réunion se tiendra en juin à Bonn, en Allemagne, six mois avant l'ouverture de la conférence de Paris.

A. K. avec AFP