BFM CLIMAT
Climat

Brûlage dirigé, pare-feu... Ces techniques utilisées par les pompiers pour contrôler les incendies

placeholder video
En Gironde, à nouveau durement touchée par les flammes, les sapeurs-pompiers s'attellent à brûler certaines zones préalablement définies pour freiner la progression du feu et protéger les habitations.

Aux côtés de la traditionnelle lance à eau, les sapeurs-pompiers disposent d'une armada de techniques pour venir à bout des incendies. Des pratiques actuellement utilisées en Gironde, où les flammes continuent de faire rage après les feux de juillet, mais également sur les différents fronts incendiaires en cours en France, allant du Jura à l'Ardèche.

Déclenchement volontaire de flammes, utilisation de produits chimiques... Tour d'horizon des pratiques utilisées par les soldats du feu.

• Le brûlage dirigé

Mettre volontairement le feu pour stopper l'avancée des flammes peut de prime abord sembler contre-productif. Mais le brûlage dirigé, ou contre-feu, est bien une technique employée par les sapeurs-pompiers.

Cette méthode consiste à allumer une zone préalablement définie, sécurisée et défrichée, pour stopper net l'incendie. Confronté à une végétation déjà brûlée, il ne trouvera plus les combustibles nécessaires à sa progression. Pour allumer les flammes, les pompiers ont recours à des torches. Ils viennent ensuite utiliser d'imposants souffleurs, pour diriger les flammes dans la zone voulue.

"Nous prenons les devants pour lui supprimer du combustible, c'est la raison pour laquelle nous allumons ce contre-feu, on va noircir cet espace, de sorte que l'incendie vienne buter sur l'incendie qu'on vient allumer", expliquait mardi sur notre antenne le colonel Coste, déployé pour lutter contre les flammes dans l'Aveyron.

Nos confrères de TF1 ont pu suivre une équipe de sapeurs-pompiers en Gironde, ayant recours à cette technique pour protéger une maison.

"Ils ont éteint le feu, et nous on réactive le feu pour terminer de brûler cette zone de façon à ce qui si dans la nuit, il y a une reprise, la maison ne sera pas menacée", a détaillé le commandant Jérôme Jallet du SDIS du Gard.

• Les pare-feux

Autre technique pour tenter de dominer la végétation: les pare-feux. La technique consiste à créer une zone sans végétation pour empêcher la progression des flammes. Des tracteurs forestiers viennent couper les arbres et retourner le sol pour éliminer les racines. La bande de terre dénudée va même parfois être recouverte de sable.

Vus du ciel, ces pare-feux viennent constituer une zone tampon entre deux bancs de végétation. Le 18 juillet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait partagé sur Twitter des images aériennes d'un pare-feu en cours de réalisation dans la forêt de Landiras, la même zone d'où sont reparties les flammes mardi.

"Pour lutter contre le feu de forêt de Landiras, un pare-feu de 5km de long et 40m de large est en cours de réalisation afin de tenter de stopper la progression de l’incendie", avait alors écrit le ministre.

• Les retardants

Aux côtés de ces techniques naturelles, les sapeurs-pompiers peuvent avoir recours à des produits chimiques. Les retardants sont particulièrement visibles lorsqu'ils sont largués par les Canadairs de par leur couleur rouge.

Ils ont pour mission de venir augmenter la température de combustion des végétaux, qui passe de 300 à 700 degrés. Il faut donc 400 degrés supplémentaires pour que les végétaux brûlent, permettant efficacement de freiner la progression d'un feu. De même, leur couleur permet de savoir quelle zone a été ou non protégée.

Jules Fresard