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"Je vous le dis, ce n'est pas possible": Frédéric Péchier conteste les trois empoisonnements dans son autre clinique

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Entendu ce mardi 7 octobre par la cour d'assises du Doubs, Frédéric Péchier a contesté que trois arrêts cardiaques survenus en 2009 à la Polyclinique de Franche-Comté, établissement où il a exercé seulement six mois, aient été des empoisonnements.

Un prévenu qui continue de clamer son innocence. Pour Frédéric Péchier, les trois arrêts cardiaques suspects survenus en 2009 à la Polyclinique de Franche-Comté où il a exercé six mois, n'ont pas été provoqués par des empoisonnements.

Frédéric Péchier est le seul médecin à avoir exercé dans les deux cliniques au moment où les intoxications présumées ont eu lieu.

"Je suis très clair: il n'y a pas de cas d'empoisonnement à la Polyclinique de Franche-Comté", a déclaré l'accusé, lors de son interrogatoire de ce mardi 7 octobre, sur les trois seuls cas d'arrêts cardiaques médicalement inexpliqués relevés dans cet établissement.

Pour rappel, l'ex-anesthésiste est jugé depuis un mois pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, qui se sont produits entre 2008 et 2017 dans deux établissements privés de Besançon.

Suspecté d'avoir pollué les perfusions

Les 27 autres empoisonnements présumés dont il est accusé sont survenus à la clinique Saint-Vincent. L'accusé s'est appuyé sur l'expertise de deux médecins qui n'ont pas pu trancher sur l'origine de ces arrêts cardiaques, faute d'éléments suffisants.

Il a en revanche contesté une deuxième expertise, faite par des médecins qui retiennent l'hypothèse d'une intoxication malveillante pour les arrêts cardiaques des 7 et 27 avril et du 22 juin 2009. De l'adrénaline avait été retrouvée dans la poche de perfusion utilisée lors de cette dernière intervention. Les trois patients avaient survécu.

Les enquêteurs suspectent le Frédéric Péchier d'avoir pollué des poches de perfusion pour provoquer l'arrêt cardiaque de patients pris en charge par ses collègues, afin de nuire à ces derniers.

Une expérience prouve que c'est possible

L'ancien anesthésiste avait quitté la Polyclinique le 12 juin 2009, après six mois de pratique, en raison d'un conflit concernant le rachat de sa clientèle. Il était ensuite retourné à la clinique Saint-Vincent.

Il n'était pas présent dans les locaux de la Polyclinique lors de deux de ces trois arrêts cardiaques, mais l'accusation le soupçonne d'avoir pollué les poches de perfusion antérieurement. "C'est la théorie des enquêteurs, je trouve ça totalement hallucinant...", a-t-il rétorqué à la barre, soutenant "qu'on ne peut pas polluer une poche à l'avance".

"L'expérience de l'enquêteur - filmée et diffusée à l'audience - montre que la pollution d'une telle poche est possible, même avec le suremballage, et que c'est possible en amont", lui a fait remarquer la présidente de la cour, Delphine Thibierge. "Pour avoir essayé, je vous le dis, ce n'est pas possible", a rétorqué l'accusé.

Frédéric Péchier comparaît libre, mais encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre.

S.M avec AFP