Projet de vitraux contemporains à Notre-Dame: Rachida Dati annonce une nouvelle étape

La messe en honneur du Pape François le 21 avril dernier dans la Cathédrale de Notre-Dame de Paris. - Dimitar DILKOFF / AFP
Un projet prévu pour la fin d'année 2026. La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé jeudi 12 juin dans un tweet que la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture avait émis à l'unanimité le vœu qu "la restauration des vitraux de Viollet-le-Ducdès qu'il seront déposés et leur exposition dans un lieu dédié".
Ces vitraux qui doivent être remplacés par des vitraux contemporains dans six chapelles, font l'objet d'une véritable bataille.
La Commission nationale du patrimoine est en effet opposée à la dépose des vitraux de Viollet-le-Duc et l'avait fait savoir en juillet 2024, soulignant que "ka création artistique ne peut conduire à sacrifier des éléments patrimoniaux présentant un intérêt public au point de vue de l'histoire ou de l'art".
Souhaités par le président de la République Emmanuel Macron et l'archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich, qui veulent laisser une trace contemporaine dans l'édifice dévasté par un incendie en 2019 et entièrement restauré, ces nouveaux vitraux doivent remplacer fin 2026 six des sept baies du bas-côté sud (côté Seine) de l'architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-le-Duc.
Une pétition contre ces nouveaux vitraux
À l'issue d'un concours auquel avaient candidaté 110 duos d'artistes associés à des maîtres verriers, c'est le projet de la Française Claire Tabouret, associée à l'atelier verrier rémois Simon-Marq, qui a été retenu.
Coloré et "symbole d'unité", selon l'artiste, ce projet respecte un cahier des charges précis: "un programme figuratif relatif à la Pentecôte" en "adéquation" avec le vitrail représentant l'arbre de Jessé (1864), qui restera en place. Ce thème, fréquent dans l'art chrétien, représente une schématisation de la généalogie du Christ.
À compter de la passation du marché par l'établissement public chargé de rebâtir Notre-Dame, six mois d'étude sont prévus et environ un an et demi de réalisation, selon l'Elysée et le diocèse. Pour un budget de 4 millions d'euros alloués par le ministère de la Culture.
Nombre de défenseurs du patrimoine à l'origine d'une pétition s'opposent au projet, faisant valoir notamment que les anciens vitraux n'ont pas été endommagés par l'incendie. Ils s'appuient sur la charte internationale de Venise, interdisant en principe le remplacement d'oeuvres existantes par de nouvelles, mais qui n'est pas contraignante.
Concernant un futur "musée de l'œuvre de Notre-Dame" dans les locaux voisins de l'Hôtel-Dieu, sur l'île de la Cité, annoncé par M. Macron fin 2023, la ministre a indiqué avoir fait des "propositions innovantes en ce sens au président de la République, afin que le projet soit largement autofinancé et aboutisse à un projet totalement rénové de l'Hôtel-Dieu", dans un entretien au Figaro paru mercredi.