Les "Grosses Têtes" accusées de sexisme: pour Roselyne Bachelot, "il n'y a pas mort d'homme"
Invitée ce vendredi sur BFMTV, Roselyne Bachelot a répondu à Jean-Jacques Bourdin au sujet de la récente polémique autour des Grosses Têtes. L'AJL, association des journalistes lesbiennes, gay bi trans et intersexe, a publié mardi une étude pointant la récurrence de propos discriminants dans l'émission quotidienne de RTL.
"C'est une émission de divertissement. J'ai beaucoup ri aux Grosses Têtes et je continuerai de rire aux Grosses Têtes", a indiqué la ministre de la Culture. "Il n'y a pas mort d'homme et il n'y a pas mort de femme".
Roselyne Bachelot est sociétaire des Grosses Têtes depuis 2015. En juillet dernier, interrogée sur LCI sur l'apparente contradiction entre le ton de l'émission et le ministère dont elle venait d'hériter, elle avait déjà défendu une "magnifique émission populaire avec un côté de rigolade, mais aussi un côté culturel".
Dans son étude, l'AJL indique avoir notamment relevé "159 propos sexistes, 66 déclarations homophobes et transphobes, 51 déclarations racistes, 29 déclarations grossophobes" après un mois d'écoute des Grosses têtes, programme humoristique créé en 1977 par Philippe Bouvard.
L'émission, animée par Laurent Ruquier depuis 2014, regroupe une équipe de chroniqueurs et recrée, selon l'AJL, "le schéma d'un harcèlement de cour de récréation (...) où insultes et discriminations sont constamment encouragées envers des boucs émissaires désignés. Le tout sous prétexte d'humour".
Pour l'association, "les Grosses Têtes ne peuvent s'exonérer de leur responsabilité médiatique dans la propagation des discours haineux" au vu de son audience, estimée à "plus de deux millions d'auditeurs". "La justification de la 'bonne bande de copains' ne peut pas tenir".
Le président du CSA Roch-Olivier Maistre a indiqué mardi, lors d'une audition par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, que l'institution allait "regarder de près cette étude" - qu'il s'est "procurée" sans avoir été saisi - dans "les prochains jours".