BFMTV
Culture

Le monde de la culture manifeste à Paris: "D'autres secteurs ont repris et pas nous"

placeholder video
Une manifestation a lieu ce jeudi à Paris en faveur de la relance du monde culturel, à l'arrêt depuis des mois, en raison de la crise sanitaire.

À nouveau, le monde de la culture se mobilise contre sa mise à l'arrêt. Des dizaines d'acteurs du secteur se sont réunis ce jeudi place de la République à Paris en milieu de journée pour appeler le gouvernement à faire bouger les lignes, après une année d'interruption de leur travail en raison de la pandémie de coronavirus. Le cortège traverse la capitale pour finir sa marche place de la Madeleine.

À cette époque, l'an dernier, le gouvernement mettait en place les premières restrictions contre le Covid-19 en interdisant les réunions à plus de 5.000 spectateurs dans les salles fermées. Hormis une brève réouverture de certains établissements à l'été, les salles de cinéma, de concerts, les théâtres et les musées sont depuis restés fermés. Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle, évoque un "scandale" au micro de BFMTV:

"On comprend bien qu'il y a des mesures sanitaires à prendre. Mais le scandale, c'est que d'autres secteurs ont repris et pas nous. On ne peut pas travailler, la réouverture des salles est repoussée encore à plus tard, on ne sait même pas si ce sera le cas dans le courant du printemps", s'agace-t-il.

"On n'a eu que des douches froides"

La frustration du monde de la culture s'est accentuée en fin d'année 2020. En novembre, Emmanuel Macron avait annoncé que les salles de spectacle pourraient rouvrir le 15 décembre à condition que le nombre de nouveaux cas de coronavirus rapportés positifs passe sous la barre de 5.000 par jour. Face à la stagnation des chiffres, Jean Castex a douché les espoirs du milieu en annonçant finalement que leurs portes resteraient fermées jusqu'au 7 janvier. À l'issue de cette échéance, la réouverture n'a, de nouveau, pas eu lieu. Mercredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a évoqué la possibilité d'un retour à une vie plus normale "peut-être mi-avril". Une perspective vague qui ne rassure pas Denis Gravouil:

"Pour l'instant, on n'a eu que des douches froides avec le gouvernement, qui nous promettait des dates de réouverture et qui maintenant ne promettent plus rien et parlent peut-être d'une réouverture en avril. Mais dans quelles conditions? (...) Pour l'instant on n'a aucune garantie sur la réouverture, et même s'il y a une réouverture ça peut être une réouverture très partielle. Les concerts debout n'auront pas lieu, les jauges seront réduites, ce qui veut dire que d'un point de vue économique, ça risque de ne pas être possible et on va avoir très peu de monde qui va travailler. Donc, derrière cette réouverture, il faut un plan de soutien à la culture, au spectacle et au cinéma en particulier."

Un collectif formé

Et de revenir sur la situation économique des acteurs du secteur: "On a des professionnels, notamment les intermittents du spectacle et les auteurs qui vivent dans une situation sociale extrêmement dégradée, avec 40 euros par jour. On demande à pouvoir travailler, à pouvoir garantir tous les droits sociaux, que ce soit l'assurance-chômage, l'année blanche et évidemment, par exemple, l'accès au congé maternité, dans un contexte où le gouvernement ne fait que baisser les droits, ce qui est un scandale."

Dimanche, un collectif de fédérations et de syndicats culturels réunis sous le nom #RebranchonsLaCulture a publié une lettre ouverte dans Le Parisien. Ils appelaient le gouvernement à "déconfiner la culture".

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV