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"Je voue un culte à 'Faites entrer l'accusé'": l'acteur Raphaël Quenard publie un livre sur un serial killer

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Dans Clamser à Tataouine, l'acteur adopte le point de vue d'un marginal qui multiplie les féminicides.

Des plateaux de tournage aux rayons des librairies. Raphaël Quenard, nouvelle coqueluche du cinéma français, a dévoilé mardi 14 mai son tout premier roman, Clamser à Tataouine (Flammarion). Ce récit grinçant suit un jeune marginal qui, après avoir raté son suicide, décide de se venger de la société en devenant tueur en série.

Une thématique qui lui vient d'une "fascination pour les true crimes", appellation anglophone désignant les documentaires sur des affaires criminelles, comme il l'explique à BFMTV. Ainsi que "toutes les séries, Dexter, You, The End of the F***ing World..."

"Évidemment, je voue un culte à l'émission 'Faites entrer l'accusé' que j'ai regardée avec le plus grand appétit, jusqu'à me faire tomber de frayeur et devoir aller rejoindre mon frère dans son lit le soir pour trouver le sommeil", plaisante-t-il.

"La moralité n'a pas de place dans l'art"

La sortie de ce premier roman, d'abord annoncé sous le pseudonyme de Pierrot Tchitch, est nimbée d'un parfum de soufre. Car son personnage ne s'attaque qu'à des femmes: "On entrevoit une plongée douteuse dans un carnage du féminin", dénonce ainsi la journaliste Sabrina Champenois dans un billet pour Libération, intitulé "Pourquoi je ne lirai pas le livre sur un serial killer de Raphaël Quenard".

"Je raconte une histoire, je ne me fais pas l'avocat de cette personne détestable et immorale", a réagi l'auteur au micro de France Inter. "La moralité n'a pas de place dans l'art."

Les critiques divergent

L'accueil réservé à ce premier livre est variable. Quand Marianne évoque un livre "désopilant", "loin d'être détestable" bien que "parfois surécrit", le Huffington Post décrit un premier roman "peu convaincant", et rappelle que 55 féminicides ont eu lieu en France depuis le début de l'année et titre: "Vous pouvez vous en passer".

Des débuts d'auteur moins unanimement salués, donc, que sa carrière d'acteur. Car le comédien, encore quasi inconnu il y a deux ans, s'est imposé comme l'une des nouvelles valeurs sûres du cinéma français avec Yannick, de Quentin Dupieux, et Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand. Ce dernier film lui a permis de remporter un César de la révélation masculine, quand le premier lui avait valu une nomination dans la catégorie meilleur acteur. En 2024, il était ainsi nommé dans trois catégories aux César, en tant que meilleur acteur pour Yannick, révélation masculine pour Chien de la casse et meilleur court-métrage documentaire pour L’Acteur, qu'il a co-réalisé.

Futur Johnny

Depuis, Quentin Dupieux l'a de nouveau fait tourner dans Le Deuxième acte, face à Léa Seydoux, Vincent Lindon et Louis Garrel, et il a donné la réplique à Adèle Exarchopoulos et François Civil dans L'Amour ouf, de Gilles Lellouche. En outre, Raphaël Quenard a monté les marches de Cannes samedi 17 mai pour présenter I Love Peru, son premier film en tant que (co)réalisateur, un faux documentaire sur un acteur aux prises avec un succès soudain. Le long-métrage sortira en salles le 9 juillet.

Enfin, un projet d'envergure l'attend: il incarnera Johnny Hallyday dans un biopic porté par Laeticia Hallyday et réalisé par Cédric Jimenez, attendu pour 2027.

Jean-Marie Marchaut, avec Benjamin Pierret