"C’est la fin d’une profession": l'atelier Aube Tricotage placé en liquidation judiciaire par le tribunal du commerce de Troyes

L'atelier d'Aube Tricotage. - Capture d'écran/Google Maps
Une société "au plus bas". Aube Tricotage, tricoteur à façon localisé à Sainte-Savine, a été placé en liquidation judiciaire sans reprise d'activité par le tribunal de commerce de Troyes, ce mercredi 15 octobre.
Comme le rapporte l'Est Éclair, le tribunal estime que "la société est au plus bas", et que "son principal client (Le Coq sportif, NDLR) ne donne aucune perspective encourageante sur l’activité future".
"C’est un gâchis, de l’amertume, de la rancœur. On met sur le carreau 17 salariés, des gens qui ont une cinquantaine d’années", confie Guy Hérard, le patron de la société, à nos confrères.
Une entreprise en grande difficulté
L'atelier d'Aube tricotage ne tourne plus depuis le jeudi 9 octobre dernier. Pour cause, le Coq sportif, un de ses seuls clients dont le siège est par ailleurs à Romilly-sur-Seine, ne lui a passé aucune commande.
"Le dépôt de bilan de l’ancienne société du Coq sportif nous a déjà plombés avec un impayé de 180.000 euros sur un chiffre d’affaires de moins de 1 million d'euros. Cette année, on était plus qu’à 600 tonnes à peine. Le Coq sportif nous a abandonnés complètement", explique Guy Hérard.
Ce dernier évoque également un manque de communication de la part de l'entreprise qui ne lui a signalé aucun "changement de stratégie". "On aurait souhaité avoir un minimum de considération", souffle-t-il.
Face à la baisse des commandes et à son placement en redressement judiciaire le 3 juin dernier, la société avait déjà réduit ses effectifs en passant de 25 à 17 salariés. Dans le détail, il y a eu deux départs en retraite non remplacés, deux démissions et trois ruptures conventionnelles.
"Personne n'a bougé"
Une liquidation qui "va passer comme une lettre à la poste", selon Guy Hérard qui espérait obtenir une aide des pouvoirs publics et notamment de la part de l'ancien ministre de l’Économie, Eric Lombard, en déplacement dans le département le mardi 26 août dernier. Mais la visite ministérielle n'a finalement apporté aucune solution. "Personne n'a bougé", déplore le patron d'Aube Tricotage.
"Quand on laisse s’installer des magasins comme Shein aux Galeries Lafayette ou au BHV, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse du textile français? C’est la fin d’une profession", ajoute-t-il.