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Animaux

Wikie, l'orque qui répète des mots humains

L'orque Wikie, au parc Marineland d'Antibes le 19 avril 2011.

L'orque Wikie, au parc Marineland d'Antibes le 19 avril 2011. - Valéry Hache - AFP

Une équipe de chercheurs a réussi à faire répéter plusieurs mots anglais à Wikie, une orque en captivité.

Les capacités d'imitation des orques ont encore une fois dépassé les espérances des chercheurs. Wikie, une orque du Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes) - un parc par ailleurs souvent accusé de mauvais traitements sur les animaux -, a réussi à répéter plusieurs mots anglais: "Hello", "bye bye", "one, two, three"...

"Nous nous attendions à des imitations reconnaissables, à ce que Wikie copie la tonalité, la mélodie du son ou encore le rythme des syllabes. Mais nous ne nous attendions pas à une si bonne imitation", a expliqué à l'AFP José Abramson de l'Université Complutense de Madrid, coauteur d'une étude parue mercredi dans la revue Proceedings of the Royal Society B. Les enregistrements détaillés sont disponibles ici

De précédents travaux avaient déjà démontré que les orques pouvaient imiter d'autres orques ou des dauphins. Et on savait également qu'ils utilisent des dialectes différents selon le groupe auquel ils appartiennent, signe d'un apprentissage différent. 

"L'anatomie vocale des orques, et plus généralement celle de tous les cétacés, est totalement différente de celle des humains", rappelle le chercheur. Qu'ils puissent copier le vocabulaire humain, très différent de leur répertoire naturel, montre l'étendu de leur capacité d'imitation. 

Une orque "très motivée"

La femelle Wikie a maintenant plusieurs mots (plus ou moins bien prononcés) à son répertoire. Elle peut répéter "hello", "bye bye", "one two three" ou encore "Amy", le nom d'une de ses soigneuses, une prouesse qui tend à démontrer que l'animal a "la capacité d'apprendre socialement des autres".

Or la capacité d'apprendre des autres forment la base des cultures humaines. Pour certains scientifiques, la culture, définie grossièrement comme une forme d'apprentissage social qui établit une distinction entre des groupes, n'existe que chez l'homme et c'est même ce qui le différencie de l'animal.

Mais pour José Abramson, cette expérience montre "qu'une grande partie de la capacité cognitive ou de l'intelligence (des orques, NDLR) dépend de l'apprentissage social, des connaissances des autres membres de la famille", et non pas d'un acquis génétique. 

Le chercheur précise toutefois bien que la capacité de l'orque à imiter des mots ne signifie pas qu'elle comprend ce qu'elle dit, répéter n'est pas parler. Mais tout au long de l'expérience, la femelle s'est avérée "très motivée" et a progressé rapidement: la plupart des mots ont été bien copiés au bout de seulement 10 essais.

L.A., avec AFP