BFMTV
Animaux

Phacochères et antilopes empaillés remis à un musée par les douanes

placeholder video
Six fauves empaillés saisis par les douanes ont été offerts mardi au musée d'histoire naturelle de Paris. Le trafic d'animaux est des plus rentables aux côtés des trafics d'armes, de stupéfiants et de contrefaçons.

Des phacochères, des gnous, des antilopes, des défenses d'éléphants, une tête de crocodile... C'est sur un véritable musée que sont tombés les douaniers services douaniers de Besançon en contrôlant le domicile d'un particulier en mai 2015. En tout, 64 animaux ou parties d’animaux provenant d’une collection de trophées de chasse ont été saisis. Tués et empaillés entre 1981 et 1991, ils étaient détenus illégalement.

Le renseignement a été donné par un individu sensible à la cause animale, qui avait découvert c'est étrange collection en visitant un bien immobilier vers Besançon. Le propriétaire ne pouvant justifier l'acquisition de ces espèces protégées, celles-ci ont été saisies, et l'homme a écopé d'une amende.

"Cette saisie a été réalisée non pas à l'occasion d'une opération d'importation-exportation mais chez un particulier suite à un renseignement qui avait été communiqué aux services douaniers. C'est un monsieur qui avait hérité très récemment de cette collection privée de son père qui était lui-même adepte de safaris illégaux en Afrique", explique Hélène Croqueville, directrice générale des douanes.

Aux côtés du bison de VGE

Une partie de ces pièces effraiera désormais les petits visiteurs du musée d'histoire naturelle de Paris. Trois léopards grimpant sur des branches et trois lions ont été donnés par les douanes pour enrichir les collections du musée.

Les six fauves ont pour l'instant trouvé leur place dans le hangar de taxidermie du musée, aux côtés d'illustres mammifères naturalisés comme le bison chassé par le président Valéry Giscard d'Estaing aux Etats-Unis ou le panda "Yen Yen" offert par le Premier ministre Zhou Enlai au président Georges Pompidou. Ils seront plus tard exposés et remplaceront sans doute des congénères qui, même naturalisés, "commencent à vieillir", explique le président du musée.

Peut-être subiront-ils aussi des microprélèvements afin de réaliser des analyses génétiques, destinées à améliorer les connaissances sur la diversité génétique

Un trafic très rentable

En 2014 la douane a constaté plus de 500 infractions et saisi près de 1.700 animaux, vivants ou naturalisés. Ce trafic est sévèrement puni par la loi, avec des peines pouvant aller jusqu’à de la prison ferme.

Tortues, scorpions, hippocampes, mais aussi défenses d'éléphants, cornes ou encore fourrures font, en toute illégalité, le bonheur de riches collectionneurs, ou celui de la pharmacopée, en particulier en Asie, ou de l'artisanat de luxe.

Le trafic d’animaux protégés est un véritable fléau mondial, c’est d’ailleurs l’un des plus importants et des plus rentables, après celui de la drogue et de la vente d’armes. Les animaux vivants sont concernés, mais ceux qui sont empaillés aussi.

K. L. avec Diane Gouffrant