Enseignante tuée par un élève à Saint-Jean-de-Luz: ce que l'on sait

Une enseignante a été mortellement poignardée par un élève, ce mercredi matin, dans un établissement privé de Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Orientales. Le lycéen, âgé de 16 ans, a été interpellé. BFMTV.com fait le point sur ce que l'on sait à ce stade.
• Une professeure poignardée par un adolescent
Vers 10 heures du matin, un lycéen de 16 ans scolarisé en classe de seconde au sein du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d'Aquin, a sorti un couteau de son sac pour poignarder sa professeure d'espagnol, a appris BFMTV de sources concordantes.
Après avoir sorti ce couteau avec une lame d'environ 10 centimètres, l'élève a fermé à clé la porte de la salle de classe et a frappé l'enseignante au niveau du sternum.
En arrêt cardio-respiratoire, le pronostic vital de l'enseignante âgée de 52 ans était très engagé. Vers 11h30, le parquet a annoncé sa mort.

• L'élève souffrirait de troubles psychiatriques
Après avoir poignardé la professeure - et tandis que ses camarades de classe tentaient de se protéger - l'élève s'est réfugié avec son arme, dans la salle d'à côté. Là, selon une source policière à BFMTV, il a expliqué au professeur présent que c'est une voix qui lui avait demandé d'agir. Le professeur a réussi à prendre l'arme et est resté avec l'adolescent jusqu'à l'arrivée de la police.
Inconnu de la justice, l'élève, qui a obtenu son brevet avec la mention "très bien" l'année dernière, a immédiatement été interpellé, transporté au commissariat de Saint-Jean-de-Luz et placé en garde à vue. Lors d'un rapide point-presse tenu dans l'après-midi, le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier, a indiqué que le gardé à vue se trouvait dans les locaux de la police judiciaire de Bayonne. Selon les premiers éléments, l'adolescent souffrirait de troubles psychiatriques, et aurait dit "être possédé", après son passage à l'acte. D'après une source proche de l'enquête à BFMTV, son état de santé a cependant été jugé compatible avec le régime de la garde à vue. Il pourra donc être entendu.
À la mi-journée, les élèves sortaient progressivement de l'établissement après avoir été confinés environ deux heures dans leurs salles de classe respectives et retrouvaient leurs parents derrière les grilles de cet établissement du centre-ville d'environ 1100 élèves, a constaté une correspondante de l'AFP, comme l'a confirmé à BFMTV le ministère de l'Éducation. Seuls les parents d'élèves de la classe concernée ont pu entrer dans l'enceinte scolaire.
• Le ministre de l'Éducation sur place
La police judiciaire de Bordeaux ainsi que le procureur de Bayonne ont été saisis. Ce dernier a précisé - lors de ce même point-presse - que l'enquête avait été ouverte du chef d'assassinat. Des constatations étaient déjà en cours et les premiers témoins entendus en début d'après-midi d'après les informations de BFMTV.
Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye s'est rendu sur place, ainsi que la rectrice et le préfet. Stanislas Guérini, le ministre de la Transformation publique, l'accompagne également. Le procureur de Bayonne et Pap Ndiaye ont par ailleurs tenu une conférence de presse sur les coups de 15h45.
Annonçant l'observation d'une minute de silence dans "tous les établissements scolaires du pays et dans les centres SNU" jeudi à 15h, Pap Ndiaye a alors déploré en quelques mots un "drame épouvantable dans un établissement serein". Il a salué la "force et la solidarité de la communauté éducative" du lycée et a ajouté: "Aujourd’hui, c'est le temps de l’émotion et de la solidarité nationales".
• Un établissement "sans histoires"
Le collège-lycée Saint-Thomas d'Aquin, situé dans le centre-ville de Saint-Jean-de Luz, est un établissement très réputé d'enseignement catholique. Michel, qui a fréquenté l'établissement pendant 7 ans, et ancien élève de la professeure se rappelle au micro de BFMTV d'un lieu "sans histoires, avec de très bons résultats, très sérieux", où règne une "ambiance très familiale".
"C'est un collège-lycée où il ne se passe pas beaucoup de choses d'habitude, en tout cas rien de grave", a-t-il ajouté, se disant "choqué" par ce "moment difficile, perturbant". Quant à l'enseignante, il décrit quelqu'un de "très sympathique".