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Société

Yvelines: des élus LR manifestent à l'arrivée d'un car de migrants

Des migrants évacués du campement de Stalingrad le 4 novembre 2016 (photo d'illustration)

Des migrants évacués du campement de Stalingrad le 4 novembre 2016 (photo d'illustration) - JOEL SAGET / AFP

L'Etat a réquisitionné des bâtiments publics pour accueillir temporairement des migrants venus du campement de Stalingrad. Dans les Yvelines, un groupe d'élus LR s'est opposé à l'arrêté préfectoral de réquisition d'un gymnase. Une manifestation qui n'est pas "anti-migrants", assure le maire.

L'évacuation des migrants de Stalingrad a débuté tôt ce vendredi. Emmenés dans des bus, ils seront orientés vers des centres d'hébergement (CAO), "le plus rapidement possible", a assuré Emmanuelle Cosse la ministre du logement. Certains sont aussi placés temporairement dans des centres d'hébergement d'urgence ou des gymnases, à Paris et ailleurs en Ile-de-France.

"Désobéissance civile" selon les élus

C'est le cas d'un gymnase de Maurepas, dans les Yvelines. Ce matin, les élus LR de la ville ont accueilli le car de migrants venus de Stalingrad avec cette banderole : "La solidarité nationale ne vaut que, si elle est partagée par tous". 

Barrant la route vers le gymnase réquisitionné par la préfecture, les élus ont décidé de "rentrer en désobéissance civile". D'après la chaîne locale, TVFil, des échanges tendus ont eu lieu entre les élus et le sous-préfet. Pour finalement aboutir à un changement de programme.

"On a pu faire changer l'arrêté de réquisition, les migrants seront installés dans la salle des fêtes", nous explique l'entourage du maire, Grégory Gastier. Une solution qui n'aura pas "de répercutions sur les habitants" qui utilisent le gymnase.

Pas de consultation

"Ce n'est pas une manifestation anti-migrants", nous assure-t-on, "une centaine se sont installés au gymnase en août et ça s'est bien passé". Pourtant en juillet dernier, l'installation des migrants passait mal et le maire dénonçait déjà "l'improvisation" de l'Etat et tenait le même discours. Aujourd'hui, "l'Etat a réquisitionné à nouveau le même gymnase sans nous avoir consulté", dénonce-t-il. L'élu évoque des "coups de téléphone évasifs de la préfecture depuis 48 heures" et une décision reçue hier soir.

Le préfet avait pourtant réuni un groupe de travail en octobre dernier avec des élus locaux. Une réunion à laquelle la commune de Maurepas n'était pas conviée, selon l'entourage du maire. L'opposition a, quant à elle, dénoncé la manifestation. 

Plusieurs communes d'Ile-de-France accueillent temporairement et dans l'urgence, des migrants évacués du camp de Stalingrad. Selon le directeur de cabinet du préfet d'Ile-de-France, une dizaine de gymnases ont été mobilisés sur l'ensemble de la région, soit environ 2.000 places (gymnases et hébergements temporaires), dont 270 places en gymnases à Paris. Localement, quelques oppositions, parfois violentes, à l'accueil des migrants ont vu le jour depuis le démantèlement de la "Jungle" de Calais.

Mélanie Longuet