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Société

VTC contre taxis: "On bloque le périph, on bloque Paris: là on aura gain de cause"

Les syndicats de taxis sont furieux.

Les syndicats de taxis sont furieux. - -

Le conseil d'Etat a suspendu mercredi le décret obligeant les VTC à respecter un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge d'un client. Une décision au goût amer pour les taxis.

La colère des taxis. Le conseil d'Etat, qui avait été saisi par plusieurs entreprises de VTC, a suspendu mercredi le décret obligeant leurs concurrents, les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), à respecter un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge d'un client. Les syndicats de taxis sont furieux. Ils ont d'ores et déjà annoncé qu'ils manifesteront lundi à Paris. 

"Si le gouvernement ne fait rien, la profession de taxis serait obligée de manifester très fortement pour faire comprendre que cette situation est intolérable", confirme Alain Griset, président de l'Union Nationale des Taxis

La mesure était destinée à préserver le monopole des taxis sur le marché de la maraude (la prise en charge immédiate sur la voie publique), sur lequel les taxis s’estiment victimes d’une "concurrence déloyale" de la part des VTC. Mais le Conseil d'Etat a jugé que la mesure était trop favorable aux taxis.

"Nous ne sommes pas sur le même créneau, explique Othmane Bouhlal est le cofondateur de Chauffeur-Privé. Les taxis peuvent être hélés, les VTC ne peuvent absolument pas faire ça. On ne vole pas le travail des taxis. Chauffeur privé et taxis peuvent coexister, il y a du travail pour tout le monde".

"On est dans la merde"

Dans ce contexte, le lancement mardi par la société de VTC Uber d’un service de covoiturage, permettant aux particuliers d’être rémunérés pour convoyer des clients, est perçu comme une provocation par les taxis.

"Quoiqu’il se passe, on est dans la merde, s'énerve Farid, chauffeur de taxi. 15 minutes ou une demi- heure, on est dans la merde. Il va falloir qu'on soit mains dans la main, sinon la profession va disparaitre. S’ils leur mettent des licences et des cartes professionnelles comme nous, bienvenue au club."

"Ils payent 240000€ de licence et 3000€ pour un examen, avec une dictée éliminatoire, comme si on allait écrire une lettre d’amour à un client... C’est une concurrence déloyale. Si on est solidaire, on bloque le périph', on boque Paris, là on aura gain de cause".

Lueur d'espoir pour les taxis: le jugement n'est pas encore définitf. Le juge administratif statuera sur le fond d'ici la fin de l'année.

La Rédaction avec Djamila Zeghoudi