VIDEO - Une manifestante à Sivens: un gendarme "a jeté une grenade dans la caravane"

Une opposante à la construction du barrage de Sivens, dans le Tarn, a filmé un affrontement avec les forces de l'ordre, au cours duquel elle affirme avoir été blessée à la main par une grenade, lancée selon elle par un gendarme.

Alors que la polémique enfle sur les causes du décès de Rémi Fraisse, retrouvé mort dimanche dernier sur le site du barrage de Sivens, le procureur d'Albi a annoncé mardi que des traces d'explosif utilisé dans les grenades des gendarmes avaient été relevées sur les vêtements du jeune manifestant décédé.

C'est dans ce contexte que BFMTV a diffusé la vidéo amateur d'une manifestante, tournée le 7 octobre dernier. On y voit une intervention musclée des forces de l'ordre, au cours de laquelle elle affirme avoir été blessée.

Opposée elle aussi à la construction du barrage de Sivens, dans le Tarn, elle occupe les lieux dans une caravane. Les forces de l'ordre sont à l'extérieur et lui demandent d'évacuer le site: "Je vous laisse partir. Je compte jusqu'à 10. Vous pouvez partir maintenant", ordonne un gendarme.

"Il a jeté la grenade à l'intérieur de la caravane"

Mais la jeune femme et les manifestants qui se trouvent à ses côtés dans la caravane refusent de quitter les lieux. C'est alors que, selon elle, le gendarme lance "une grenade à l'intérieur de la caravane". "Elle est tombée à tout juste un mètre de moi, et dans la précipitation, je ne savais pas ce que c'était et elle a explosé dans ma main", raconte la manifestante de 25 ans, qui explique avoir d'abord cru à une bombe lacrymogène, cherchant ainsi à renvoyer le projectile à l'extérieur d'un mouvement de main.

Sur une photo que les manifestants disent avoir prise le jour des faits, on constate la violence de l'explosion. La main droite de la jeune femme présente des traces de brûlures importantes. "Je fais de la rééducation et j'espère retrouver l'usage de ma main le plus rapidement possible mais pour l'instant ce n'est pas le cas", confie-t-elle.

La gendarmerie conteste les faits

Encore sous le choc, la jeune femme n'a décidé de porter plainte que ce mardi pour des faits remontant au 7 octobre, mais la direction de la gendarmerie conteste les faits. Selon cette dernière, la grenade n'a pas pu être lancée à l'intérieur de la caravane et affirme donc que c'est un manifestant qui a dû ramasser le projectile.

A.-L. B.