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Société

Une nouvelle campagne contre le harcèlement à l’école

Le harcèlement touche environ un enfant sur dix en primaire et au collège.

Le harcèlement touche environ un enfant sur dix en primaire et au collège. - -

Touchant environ un enfant sur dix en primaire et au collège, le harcèlement peut avoir des conséquences dramatiques sur le développement des enfants qui en sont victime. Vincent Peillon consacre un volet important de cette campagne au cyberharcèlement.

Comment lutter contre harcèlement scolaire? Pour prévenir ce fléau qui touche un enfant sur dix en primaire et au collège, le gouvernement lance mardi une nouvelle campagne de sensibilisation.

Cette année, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, consacre un volet important de la campagne à la cyberviolence, une problématique à cheval entre la vie scolaire et la vie privée.

Vincent Peillon devait présenter plusieurs mesures, dont une campagne télévisée, des dessins animés pour sensibiliser les écoliers, un plan de formation des personnels et des ressources en ligne prodiguant des conseils aux élèves victimes, aux familles et aux témoins.

> Le harcèlement à l'école, c'est quoi?

Le harcèlement à l’école peut aller du vol de goûter ou des moqueries aux insultes, brimades ou menaces, jusqu'aux coups, au racket ou aux violences sexuelles. Avec le développement des nouvelles technologies de communication (téléphones portables, réseaux sociaux numériques), le harcèlement se poursuit désormais en dehors des établissements scolaires. Ce cyberharcèlement peut prendre la forme d'insultes et de moqueries, mais aussi de propagation de rumeurs, de piratage de comptes et d'usurpation d'identité digitale, de publication de photos ou de vidéos de la victime en mauvaise posture...

> Combien d'enfants concernés?

Le harcèlement touche environ un enfant sur dix en primaire et au collège. Mais, insiste le ministre, l'utilisation permanente des nouvelles technologies de communication amplifie le phénomène. En France, 40% des élèves disent avoir été victimes d'une agression ou méchanceté en ligne. Le moyen le plus fréquemment cité reste le texto pour un élève sur cinq, suivi d'appels téléphoniques méchants, humiliants et désagréables, de l'usurpation d'identité, de l'exclusion d'un groupe social en ligne et de problèmes sur un chat.

Selon les chiffres de l'essai de Catherine Blaya "Les ados dans le cyberespace, Prises de risque et cyberviolence", synthèse mondiale sur le sujet parue en mai, 6% des élèves en France disent être agressés de façon répétée sur le net. On parle alors de cyberharcèlement.

> Quelles conséquences?

Le harcèlement est facteur de décrochage scolaire. Mais les violences peuvent également avoir des conséquences graves en termes de santé mentale des enfants, avec perte de confiance, troubles psychologiques, dépression voire suicide. Ce sont ainsi les moqueries répétées de ses camarades de classe qui ont poussé Marion, 13 ans, à se suicider en février dernier. Ses parents ont porté plainte mi-novembre.

> Quels outils pour lutter contre le harcèlement scolaire?

Des établissements ont mis en place des cellules de médiation avec l'aide des élèves.

En septembre 2012, Vincent Peillon avait annoncé la création d'une délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. De cette manière, "l'Education nationale reconnaît qu'il faut mener une action spécifique contre les violences scolaires, et se dote des moyens de le faire", avait-il expliqué. A la rentrée 2012, le ministre a créé un nouveau métier : assistants de prévention et de sécurité répartis dans les zones les plus sensibles.

Son prédécesseur Luc Chatel avait organisé des assises sur le harcèlement scolaire en mai 2011 et lancé en janvier 2012 une campagne destinée à "lever le tabou" sur ce phénomène et à "responsabiliser" élèves, parents et personnels de l'Education nationale pour le combattre.

Pour faire face au problème du cyberharcèlement et, plus généralement, au fossé qui existe souvent entre des parents nés avant l'apparition d'internet et des adolescents qui maîtrisent sur le bout des doigts web et réseaux sociaux, les formations destinées aux adultes se développent.

C.P. avec AFP