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Société

Un gilet jaune porte plainte à Paris pour avoir été empêché de manifester

Des gilets jaunes réunis sur une zone commerciale.

Des gilets jaunes réunis sur une zone commerciale. - Jean-Pierre Clatot - AFP

Un gilet jaune a porté plainte à Paris après avoir subi un placement en garde à vue avant la manifestation du 26 janvier, qui n'a débouché sur aucune poursuite.

Cet informaticien de 20 ans originaire de la Drôme a déposé une plainte ce vendredi au parquet de Paris pour "atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l'autorité publique", "abstention volontaire de mettre fin à une privation de liberté illégale", "entrave à la liberté de manifester" et "collecte illicite de données personnelles".

Interpellé en possession d'un masque

Le jeune homme était venu manifester à Paris le 26 janvier avec des amis et affirme avoir été contrôlé à la mi-journée. Trouvé en possession d'un masque et de lunettes de skis, il était alors interpellé et placé en garde à vue pour "participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations", selon le récit de ses avocats Raphaël Kempf, Alice Becker et Arié Alimi.

Après 24 heures de garde à vue, il avait été déféré devant un délégué du procureur de la République pour se voir notifier un rappel à la loi, ce qui constitue une forme de classement sans suite de la procédure, avant d'être remis en liberté le dimanche vers 17 heures.

Un note du procureur de Paris

Cette plainte s'inscrit dans la lignée des protestations du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) contre une note du procureur de Paris qu'il juge abusive.

Le procureur a en effet recommandé à ses magistrats de permanence, dans une note interne du 12 janvier, de ne lever les gardes à vue de gilets jaunes qu'à l'issue des manifestations. Ceci afin d'"éviter que les intéressés grossissent à nouveau les rangs des fauteurs de troubles".

Les avocats du plaignant demandent donc au procureur de Paris, dont ils dénoncent les instructions, de transférer l'éventuelle procédure à une autre juridiction.

Des plaintes classées sans suite

Début janvier, des proches d'Eric Drouet, figure du mouvement, ont de leur côté saisi le Défenseur des droits pour des "atteintes à la liberté" constituées par leur interpellation le 2 janvier près de la Concorde à Paris.

Ces quelque 500 plaintes contre le ministre ont été classées sans suite par le ministère public auprès de la Cour de justice de la République.

Clément Boutin avec AFP