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Société

Trafic de produits dopants dans le culturisme: 23 condamnations

Un flacon de testostérone, une hormone utilisée par certains culturistes pour se doper.

Un flacon de testostérone, une hormone utilisée par certains culturistes pour se doper. - Linden Tea - flickr - CC

Vingt-trois personnes ont été condamnées jeudi à des peines allant de 3 mois avec sursis à un an ferme pour avoir participé à un trafic de produits dopants dans le milieu du culturisme.

"Soulevez de la fonte, messieurs, mais ne prenez pas les piqûres qui vont avec", a déclaré la présidente de la 10e chambre du tribunal correctionnel de Créteil en s'adressant aux prévenus, à l'issue de sa décision qui a vu la condamnation, jeudi, de 23 culturistes. Les peines vont de trois mois de prison avec sursis jusqu'à un an ferme.

Deux ans de prison pour une aide-préparatrice en pharmacie

Les peines les plus lourdes, deux ans de prison dont un an avec sursis, ont été infligées à une aide-préparatrice en pharmacie, qui avait détourné plusieurs centaines de boîtes de médicaments, et à un agent de sécurité, qualifié par la présidente de "distributeur automatique de produits".

Les autres protagonistes, simples consommateurs ou revendeurs, ont été condamnés à des peines allant de trois mois avec sursis à trois mois ferme. L'un a été relaxé.

Dans l'ensemble, ces condamnations sont légèrement supérieures à ce qu'avait requis le parquet mercredi. 

Une pratique "banale" dans ce milieu?

Au cours des débats qui avaient commencé lundi, les prévenus ont laissé entendre que l'usage de produits dopants - stéroïdes, hormones de croissance, diurétiques - parmi les bodybuilders était une pratique "banale" dans les salles de musculation. "Dans n'importe quelle salle de sport ou sur Internet, on peut se procurer des produits", a expliqué l'un d'eux. 

L'affaire démarre en avril 2009 lorsqu'un pharmacien de Créteil découvre un manque de trésorerie de quelque 200.000 euros dans son bilan comptable. Il constate que cette somme correspond à la commande en grande quantité d'Umatrope, une hormone de croissance délivrée uniquement sur ordonnance. Très vite, les soupçons se portent sur une aide-préparatrice en pharmacie. Elle fréquente assidûment une boite de nuit de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, où les videurs lui auraient passé commande. C'est ainsi que le trafic aurait commencé, ce premier cercle fournissant ensuite les produits à une vingtaine d'acheteurs, tous recrutés dans le milieu du culturisme amateur.

Au total, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 33 ans, aurait empoché grâce à ce trafic quelque 450.000 euros.