Seine-Saint-Denis: des associations dénoncent le retrait de distributeurs de seringues

Les associations dénoncent l'arrêt des distributeurs de seringues en Seine-Saint-Denis - SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Des associations (Médecins du monde, Act Up-Paris, AIDES...) ont dénoncé ce jeudi le retrait en Seine-Saint-Denis de deux distributeurs de seringues stériles à destination des drogués par l'Agence régionale de santé, qui invoque "un problème d'ordre public".
Les distributeurs installés à Aulnay-sous-Bois "ont été retires le 31 août par l'Agence régionale de santé (ARS) à la demande de la préfecture", une décision "qui expose les personnes usagères de drogues à plus de risques de contaminations infectieuses notamment par le VIH et l'hépatite C", estiment les associations. Elles réclament "la remise en fonction immédiate" de ces distributeurs qui "font partie des dispositifs les plus utilisés de France".
Les associations soulignent que "la Seine-Saint-Denis est le département où le matériel de prévention demeure le moins accessible pour les personnes usagères de drogues et où les taux de VIH et d'hépatite C sont les plus importants, avec la ville de Marseille".
"Salle de consommation à ciel ouvert"
"L'arrêt des distributeurs est un problème, on ne peut le nier", a déclaré à l'AFP Jean-Philippe Horréard, délégué territorial de l'ARS. "Mais il a fallu arbitrer entre un problème de santé publique et un problème d'ordre public: nous étions face à une salle de consommation à ciel ouvert, avec une problématique très importante de seringues sur la voie publique à proximité d'une école, d'un hôpital et d'une gare RER", a-t-il expliqué.
L'ARS "réfléchit à des solutions", a-t-il assuré, parmi lesquelles "le renforcement de maraude de distributions et collecte de seringues". Jean-Philippe Horréard a également évoqué "une réflexion sur une salle de consommation". "Les autorités veulent faire baisser le nombre de seringues dans l'espace public mais font l'impasse sur les conséquences sanitaires et le nombre de nouvelles contaminations. D'autres solutions existent", insistent de leur côté les associations.
La Seine-Saint-Denis est le deuxième département de France le plus touché par l'épidémie de VIH après Paris et on y détecte chaque année 2,5 à 3 fois plus de nouveaux cas que dans le reste de la France, selon un rapport publié en 2017 par le Conseil départemental.