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Société

Saint-Brieuc: manifestation d'agriculteurs et distribution de tomates

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ILLUSTRATION - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Ils protestent contre les tarifs qui leurs sont imposés, bien souvent inférieurs au prix de revient des produits.

Plusieurs dizaines d'agriculteurs ont organisé un barrage filtrant jeudi peu avant midi sur la RN 12, près de Saint-Brieuc, selon les organisateurs, pour protester contre la "situation financière dégradée" des exploitations et les distorsions de concurrence au sein de l'Europe.

Réunis à l'appel de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA), les manifestants avaient l'intention de distribuer aux automobilistes cinq tonnes de tomates provenant de la région de Paimpol, dans les Côtes d'Armor.

Concurrence faussée

"Les tomates sont achetées aux producteurs 25 centimes le kilo alors que le prix de revient est de 90 centimes par kilo", a expliqué Didier Lucas, président de la FDSEA des Côtes d'Armor. "Les importations de tomates explosent", déplore-t-il en désignant l'Espagne, avec laquelle la concurrence est faussée par une production assurée par des salariés à bas coût.

Plus globalement, les agriculteurs s'inquiètent de la dégradation financière des exploitations dans toutes les filières de production de la région, et du risque conséquent de perte d'emplois.

"Beaucoup d'éleveurs parlent d'arrêter"

"En porc, le cours n'a pas atteint le prix de revient depuis le début de l'année. En lait, on arrive tout juste à l'équilibre, mais sans pouvoir se verser de revenu. C'est dramatique en termes de trésorerie. Il faut absolument que ça bouge", a estimé le président du syndicat agricole. "Beaucoup d'éleveurs parlent d'arrêter (...) On est en train de perdre en termes de volumes de production", a-t-il constaté.

"On nous a amusés pendant un an" avec les États généraux de l'alimentation (EGA) et "il n'y a même pas un simulacre de résultat (...) Tous les industriels et les grandes surfaces ont signé une charte d'engagement en décembre dernier, mais on a l'impression que tout ça, ce ne sont que des mots", s'est plaint Didier Lucas. En milieu de journée, un bouchon de plusieurs kilomètres s'était créé sur cette route nationale très fréquentée, selon Bison Futé.

L.D., avec AFP