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Religions

Suspendus pour avoir suivi le jeûne du ramadan

4 moniteurs ont été suspendus parce qu’ils suivent le Ramadan

4 moniteurs ont été suspendus parce qu’ils suivent le Ramadan - -

4 moniteurs de colonie ont été suspendus parce qu’ils suivent le ramadan. Pour la mairie de Gennevilliers qui les emploie, ils n'ont pas respecté une clause de leur contrat, « s'hydrater et s'alimenter correctement », mettant alors en danger les enfants sous leur surveillance.

Suspendus pour avoir observé le jeûne du ramadan, c’est la mésaventure qui est arrivée à quatre moniteurs de colonie de vacances, Samir, Moussa, Nassim et Ali qui accompagnaient des jeunes en colonie dans les Landes depuis le 5 juillet dernier. Ils ont été suspendus par la mairie PCF de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) pour avoir observé le jeûne du ramadan. Leur employeur invoque un danger pour la sécurité des enfants. De plus, toujours selon la mairie, leur contrat stipulait qu'ils devaient « s'hydrater et s'alimenter correctement ».
Afin de justifier cette décision, la directrice de cabinet du maire de Gennevilliers cite l'exemple d'une jeune monitrice qui avait eu un grave accident de voiture avec des enfants. Le malaise à l'origine de l'accident avait été provoqué par un manque d'alimentation.

La sécurité : « un prétexte »

« Les raisons de sécurité sont un prétexte, il s'agit d'une simple discrimination religieuse déguisée », répond Maître Yanat, avocat des 4 moniteurs. Aucune plainte n'a encore été déposée pour le moment, mais les quatre moniteurs réfléchissent sérieusement à porter cette affaire en justice.

« En réalité, c’est le ramadan qui est visé »

Samir était directeur adjoint de la colonie. Il a été suspendu parce qu'il jeûnait pour le ramadan. Lui et ses trois collègues estiment la mesure discriminatoire. Pour eux, cela entrave gravement la laïcité. « Ils ne disent pas que tu n’as pas le droit de faire le ramadan. Ils disent que tu n’as pas le droit de ne pas manger à table avec les enfants, explique Samir. Ils sont convaincus qu’on ne peut pas assurer la sécurité des enfants, qu’on est faible, pas en possession de nos moyens. Rien n’est fondé. Sauter un repas de temps en temps, ça ne fait pas de mal. En réalité, c’est le ramadan qui est visé. C’est vraiment de la discrimination. Ça m’énerve parce qu’on parle tous les jours de laïcité. Là, encore une fois, on est en train de stigmatiser une religion. C’est inadmissible de l’entendre comme ça ».

Vers une plainte du CFCM

De son côté, le Conseil français du culte musulman (CFCM) envisage de porter plainte pour dicrimination contre la décision de la mairie PCF de Gennevilliers. « Je condamne avec la plus grande fermeté la décision arbitraire et discriminatoire du maire de la ville de Gennevilliers » écrit Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie, composante du CFCM, dans un communiqué. « La liberté religieuse est une liberté fondamentale et on ne peut en aucun cas interdire à une personne de pratiquer sa religion. L'observatoire se réserve le droit de porter plainte pour discrimination », a poursuivi M. Zekri.

La Rédaction avec Amandine Dubiez