Mosquée fermée en Seine-Saint-Denis: 300 fidèles prient sur le trottoir

Plus de 300 fidèles musulmans ont prié vendredi sur le trottoir devant la mosquée de Montfermeil, fermée. - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
Plus de 300 fidèles musulmans ont prié vendredi à la mi-journée sur le trottoir devant la mosquée de Montfermeil, fermée cette semaine au terme de cinq ans de bras de fer judiciaire avec la municipalité Les Républicains.
En ce jour de grande prière, les fidèles étaient installés sur des bâches en plastique posées à même le trottoir, devant le portail fermé du pavillon qui leur servait jusque-là de mosquée. "Non à la fermeture de la mosquée, 1.500 fidèles sans lieu de culte", pouvait-on lire sur une banderole accrochée au pavillon.
L'association cultuelle des musulmans de Montfermeil avait annoncé jeudi devoir fermer la mosquée après la remise par un huissier d'un jugement daté du 29 mars, demandant l'application d'une décision interdisant l'accueil du public dans ce pavillon qui recevait jusqu'à 1.000 fidèles afin de respecter des normes de sécurité. Ce jugement est l'épilogue d'un conflit vieux de cinq ans entre l'association et la mairie dirigée par Xavier Lemoine (LR), proche de Christine Boutin et vice-président du Parti chrétien-démocrate.
Un future mosquée en 2018
Pourtant, selon le secrétaire général de l'association, Farid Kachour, les travaux exigés ont entre temps été réalisés : "On a levé toutes les réserves soulevées par la commission de sécurité lors de son dernier passage en mars", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le responsable du lieu de culte, qui dénonce, lui, un "acharnement", affirme que le maire de la ville n'a répondu à aucun de ses courriers "depuis cinq ans". Il lui demande notamment "le droit de pratiquer dignement le culte dans ce pavillon, en attendant l'achèvement des travaux de la future mosquée, en 2018". A un mois du ramadan, le secrétaire général de l'association s'inquiète aussi pour l'avenir de la "vraie" mosquée, dans la construction de laquelle "3 millions d'euros" ont été investis. "50% des dons sont faits pendant le mois du Ramadan par les fidèles qui fréquentent la mosquée. La fermeture impactera aussi notre structure de financement : on risque de se retrouver avec une mosquée provisoire fermée et une future mosquée inachevée", craint Farid Kachour.