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Religions

Le président de Seine-Saint-Denis réagit après un livre sur l'"islamisation" de Davet et Lhomme

Stéphane Troussel a exprimé son ras-le-bol quant à "la stigmatisation " de la Seine-Saint-Denis

Stéphane Troussel a exprimé son ras-le-bol quant à "la stigmatisation " de la Seine-Saint-Denis - ludovic MARIN / AFP

Stéphane Troussel dit "stop à la stigmatisation" de son territoire après la publication du livre "Inch'Allah" dirigé par les deux journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

"Stop à la stigmatisation de notre territoire !": le président (PS) du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a dénoncé ce mardi la publication d'un livre sur la supposée "islamisation rampante" du département, dirigé par deux journalistes du Monde.

Monter au créneau

"Cela faisait quelques mois que nous n'avions pas été obligé-e-s de monter au créneau, et nous aurions presque commencé à trouver cela étrange", écrit Stéphane Troussel dans une tribune publiée sur son blog. "Quoi, aucune revue cherchant à gonfler ses ventes, aucun-e intellectuel-le auto-proclamé-e, aucun-e polémiste à deux sous, n'aurait taxé la Seine-Saint-Denis de territoire à l'islamisation rampante, en prémisse au grand remplacement ?"

"Il suffisait d'attendre le dernier ouvrage, non pas rédigé par, mais dirigé par les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme", ajoute-t-il.

Les deux journalistes d'investigation, enquêteurs chevronnés du journal Le Monde, ont encadré cinq étudiants du Centre de formation des journalistes (CFJ) qui devaient enquêter sur "l'islamisation à visage découvert en Seine-Saint-Denis". Leur travaux ont donné lieu à un livre intitulé "Inch'allah", publié le 17 octobre aux éditions Fayard.

Les gens ne parlent "pas du halal, pas du voile, pas de la mosquée"

"En Seine-Saint-Denis, que veulent les gens ? De quoi me parlent-ils, lors de mes permanences hebdomadaires à La Courneuve ? Pas du halal, pas du voile, pas de la mosquée. Ils veulent un logement, ils veulent des transports qui fonctionnent, ils veulent avoir accès à un emploi, ils veulent faire des études", écrit encore Stéphane Troussel.

"Il ne s'agit pas de nier que certaines dérives religieuses importantes existent et qu'il faut les combattre. Mais il faut les laisser à leur juste place (sont-elles spécifiques à la Seine-Saint-Denis ?) et admettre que c'est en faisant plus pour l'emploi, le logement, l'éducation, la santé, la sécurité... qu'on refermera les failles de la République dans lesquelles elles tentent de s'engouffrer".

M. F. avec AFP