La Fondation Abbé Pierre promet de "soutenir" les victimes après les accusations d'agressions sexuelles

Un rapport commandé par Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre, rendu public ce mercredi 17 juillet, dévoile des accusations d'agressions sexuelles à l'encontre du religieux, connu pour son engagement dans diverses causes sociales.
Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, est revenu sur ces révélations au 20 heures de France 2. "Quand nous avons reçu le premier témoignage... Ça a été un choc terrible. C'était une déflagration", a-t-il dit.
"Mais on s'est dit qu'il fallait faire la lumière, donner la parole à ces victimes, pour que nous puissions, de toutes nos forces, les soutenir et qu'elles puissent être entendues", a-t-il déclaré, se disant "triste" et "en colère".
Christophe Robert a aussi estimé que d'autres témoignages pourraient émerger. "Ce que nous dit le cabinet qui a mené ce travail d'écoute auprès des victimes, c'est que quand on a une telle amplitude de temps (...), où nous avons identifié sept victimes, ça veut dire qu'il y en a probablement d'autres", a-t-il relevé.
Des personnes "avaient eu des alertes"
"Ce que le rapport d'enquête montre, c'est qu'il y a des personnes qui, de façon directe ou indirecte, avaient eu des alertes à un moment donné, et n'ont soit pas su réagir, soit pas voulu réagir, parce que... c'est l'Abbé Pierre, parce qu'à l'époque, peut-être, il y avait moins d'attention ou d'outils sur la manière de gérer ce type d'événements", a encore indiqué le délégué général de la Fondation Abbé Pierre.
Les trois associations ont choisi de révéler les faits "parce que nous voulons soutenir de toute notre force les victimes que nous avons identifiées, et celles, peut-être, qui se manifesteront", a assuré Christophe Robert.
À la suite "d'un témoignage faisant état d'une agression sexuelle commise par l'Abbé Pierre sur une femme", un travail a été mené en interne par le cabinet expert de la prévention des violences Egaé, écrivent Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre dans un communiqué commun ce mercredi.
Un dispositif de recueil de témoignages
"Ce travail a permis de recueillir les témoignages de sept femmes qui font état de comportements pouvant s'apparenter à des agressions sexuelles ou des faits de harcèlement sexuel commis par l'abbé Pierre entre la fin des années 1970 et 2005", ajoutent les trois organisations, qui précisent que l'une d'entre elles "était mineure au moment des premiers faits".
"Nous saluons le courage des personnes qui ont témoigné et permis, par leur parole, de mettre au jour ces réalités", soulignent Emmaüs France, Emmaüs International et la Fondation Abbé Pierre, dans ce communiqué.
Un dispositif de recueil de témoignages et d'accompagnement, "strictement confidentiel, s'adressant aux personnes ayant été victimes ou témoins de comportements inacceptables de la part de l'abbé Pierre", a été mis en place, selon les trois associations.