L'islam bientôt enseigné en Alsace et Moselle?

Une expérimentation est prévue pour introduire l'enseignement de l'islam dans certains établissements à la rentrée 2016.

Depuis les attentats de janvier, les pouvoirs publics alsaciens ont dans l'idée de relancer le "dialogue inter-religieux". Parmi les pistes envisagées, le dossier de l'enseignement sur l'islam dans les écoles publiques.

L'Alsace et la Moselle bénéficient du concordat de 1801 qui reconnaît et organise quatre cultes: catholique, protestant luthérien, réformé et juif. De son côté, le conseil régional du culte musulman avait signalé depuis des mois, déjà, sa volonté de trouver une place pour l'islam dans ce régime très particulier. Et ce malgré une désaffection des cours de religion: dans l'académie de Strasbourg, 43% des élèves demandent à en être dispensés en primaire. Au collège, ils sont 72%, contre 83% au lycée.

Malgré un avis négatif rendu en 2013 par l'Observatoire de la laïcité, les autorités locales ont décidé d'entendre les responsables religieux. En mai dernier, le préfet a chargé une commission spéciale constituée de responsables musulmans de la région et d'universitaires, ainsi que du rectorat et d'élus de la métropole, de se pencher sur la question, raconte Rue89 Strasbourg.

Un expert musulman associé à la création d'un programme

On en sait désormais un peu plus. Une expérimentation est prévue pour la rentrée 2016, selon Le Figaro. "Les autorités religieuses catholiques et protestantes planchent actuellement sur la rédaction d'un programme qui serait un éveil culturel et religieux à toutes les grandes religions monothéistes, et destiné aux élèves qui le voudront, sans distinction de religion", écrit le quotidien.

Un expert musulman sera associé à la préparation de ce programme, et des imams pourraient intervenir dans ces cours à condition d'avoir un diplôme à bac + 5. Les établissements choisis seraient notamment ceux où la part d'élèves de confession musulmane est importante.

"Un enseignement laïc du fait religieux"

Du côté du camp laïc, on souhaite voir disparaître l'exception Alsace-Moselle. L'introduction d'un enseignement musulman ne réjouit pas, d'autant plus qu'il serait mené par des religieux.

"Pourquoi seraient-ils les plus à même de chapeauter ses cours?", se demande Christian Moser de l'Unsa Strasbourg, interrogé par Le Figaro. Face au manque de formation des enseignants, certains rappellent également le souhait de Najat Vallaud-Belkacem. Après les attentats de janvier, la ministre de l'Education avait souhaité que soit mené un "'enseignement laïc du fait religieux" à travers les différentes matières existantes.

A. K.